Gard – Un chasseur confond un berger allemand avec un sanglier et le tue : «  C’est inadmissible »

Par Paul Tourège
30 janvier 2020 14:49 Mis à jour: 30 janvier 2020 14:49

Une jeune femme promenait sa chienne de 4 ans lorsqu’un chasseur a fait feu sur l’animal.

Les faits ont eu lieu dans l’après-midi du dimanche 27 janvier à Crespian, un village d’environ 400 habitants situé à 25 kilomètres à l’ouest de Nîmes.

Ce jour-là, Amandine se promène dans le bois d’Eleins en compagnie de sa chienne Laïka, un berger allemand âgé de quatre ans qu’elle a adopté à la SPA de Nîmes il y a environ 2 ans avec son compagnon.

La jeune femme et son animal se trouvent à proximité d’un sentier du Doulibre, un cours d’eau qui traverse la commune de Crespian.

« Je la vois courir, puis, d’un seul coup, j’entends une détonation très forte. Je panique, je crie, je l’appelle, je n’entends rien. Puis, quelques mètres plus loin, je la découvre dans le cours d’eau », a raconté Amandine aux journalistes de France Bleu.

« Je vois notre chienne sur le dos, la langue blanche, une balle dans le flanc… Elle courait, puis, quelques secondes après, je l’ai retrouvée morte », ajoute-t-elle.

Au pied du cadavre de Laïka, un chasseur qui assure avoir confondu l’animal avec un sanglier. Sous le choc, Amandine appelle immédiatement son compagnon.

« J’arrive sur les lieux, je découvre Amandine qui tient Laïka dans ses bras, il y a du sang partout. Le chasseur commence à m’expliquer que c’est un chemin où il y a beaucoup de passages de sangliers… Confondre un berger allemand avec un sanglier, c’est n’importe quoi ! Il n’a pas cherché à identifier l’animal, le chasseur a juste entendu un bruit et il a tiré volontairement ! » souligne Hugo, le conjoint d’Amandine.

Un sentier non balisé selon le couple

D’après le trentenaire, aucun panneau n’indiquait qu’une chasse se déroulait ce jour-là à proximité du chemin emprunté par Amandine et Laïka. « Lorsque l’on voit des panneaux, on fait demi-tour, on ne prend aucun risque », observe le couple.

Contacté par France Bleu, Vincent Bros, président de l’association Chasse en Doulibre de Crespian, explique que le chemin en question constituait un axe secondaire de la partie de chasse organisée ce jour-là.

« Nous nous efforçons de respecter à la lettre les règles de la fédération concernant la signalisation. Nous mettons des panneaux sur les axes principaux, mais il est évident que sur une zone de chasse, notamment dans les bois, il existe de nombreux petits sentiers où il est impossible matériellement de procéder à une signalisation au cas par cas », affirme M. Bros.

Le président de l’association de chasse a assuré que le fautif serait « exclu », sans être en mesure d’assurer à Amandine et Hugo qu’il ferait l’objet d’une interdiction de chasser.

Le couple bien décidé à porter plainte

« Nous ne sommes pas spécialement anti-chasse. Mais il faut que ce type soit puni. La chasse n’est pas assez réglementée : celui qui a tué notre chien était une personne âgée, avec des lunettes à double-foyer… Peut-être que ce chasseur ne peut plus conduire, mais par contre, il a le droit de se promener en forêt avec une arme de guerre », confie Hugo.

Après avoir été entendu par les gardes-chasse le mardi 28 janvier, le couple a finalement décidé de déposer plainte. « On a compris que la sanction à l’encontre du chasseur serait trop légère. On veut marquer le coup, donc on va poursuivre cette affaire en justice », explique le trentenaire.

Le couple a déjà reçu le soutien d’anonymes et d’associations de protection des animaux comme celle de Rémi Gaillard, qui a proposé à Amandine et Hugo de leur fournir un avocat.

« On va avoir besoin de conseils, car on ne sait pas encore contre qui on va porter plainte. Évidemment, on veut que le chasseur ne soit plus jamais autorisé à chasser, mais cela ne suffit pas. On veut que les choses bougent : dans nos forêts, des personnes qui ne sont pas capables de reconnaître un animal à 10 mètres peuvent se promener avec des armes de guerre. C’est inadmissible », conclut Amandine.

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