AFRIQUE

Du gaz moutarde retrouvé près de Mossoul (Photos)

octobre 26, 2016 12:01, Last Updated: octobre 26, 2016 12:01
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Les troupes irakiennes ont capturé une cache d’armes chimiques appartenant à l’EI à Qayyarah, en Irak, à l’est du fief de l’organisation terroriste à Mossoul.

Les photographies des armes ainsi que des relevés chimiques provenant du stock d’armes prises courant octobre, ont été fournies à Epoch Times par Ed Alexander, officier en chef des renseignements chez BLACKOPS Cyber, une société privée de renseignement, qui les a reçues de son équipe au sol.

Selon les sources sur le terrain, ces armes avaient été utilisées pour la fabrication de gaz moutarde, et les analyses ont montré des résidus du produit chimique dans la région. L’équipe au sol de BLACKOPS Cyber remettait les armes aux forces de la coalition qui les sécurisent.

Un homme dans sa combinaison de protection examine une cache d’armes chimiques, prise courant octobre à l’EI à Qayyarah, en Irak. (BLACKOPS Cyber)

La cachette se situe à proximité du lieu où l’EI avait tiré des obus d’artillerie remplis de gaz moutarde sur les troupes américaines, le 24 septembre. Le général de marine Joseph Dunford, président des forces alliées, avait déclaré initialement que les obus contenaient « l’agent de soufre de moutarde », selon le site de l’armée military.com, et que l’armée menait son enquête.

La prise accrédite également les soupçons croissants, que l’EI envisage d’utiliser des armes chimiques contre les forces américaines et irakiennes, qui se sont lancées à la reconquête de Mossoul dans les prochaines semaines ­—ce qui pourrait nuire aux civils présent dans la région.

Alexander affirme que les forces irakiennes ont demandé l’aide des forces de la coalition pour récupérer et sécuriser les armes, le site contenant quelques 36 roquettes. « L’EI a perdu du terrain sur son territoire, et c’est là que ces armes ont été découvertes », poursuit-il.

Un cache de roquettes artisanales prise à l’EI en octobre, à Qayyarah, en Irak. (BLACKOPS Cyber)

Les deux experts que nous avons interrogés trouvent les photos et les informations crédibles.

D’après Drew Berquist, fondateur de OpsLens et ancien chef d’une entreprise de renseignements qui vient de rentrer d’un déploiement en Irak, l’EI dispose de plusieurs usines de fabrication de roquettes artisanales à Raqqa en Syrie ; et à Mossoul. Pour lui : « ça en a tout l’air ».

Les photos des roquettes sont parlantes, « parce qu’ils fabriquent les mêmes dans toute la région », et qu’il est probable que l’EI ait intensifié sa production en préparation de la bataille à venir pour Mossoul, car « il la voit comme une bataille apocalyptique ».

Berquist précise que ces roquettes peuvent être munies de différents types d’armes, dont des charges explosives et chimiques et que l’EI a déjà utilisé des armes chimiques. « Ils en ont et ils vont tenter de s’en servir dans les prochains jours ou semaines à Mossoul » estime-t-il.

« Nos troupes au sol le savent, et notre commandement sur le terrain le sait aussi, ils ont beaucoup de ce genre de choses là-bas ; ça peut vraiment être moche, pas seulement pour les Irakiens ou les Kurdes, mais aussi pour nous », analyse-t-il.

Un dispositif de détection de produits chimiques nocifs réagit positivement à un agent explosif près d’une cache d’armes de l’EI, à Qayyarah, en Irak. (BLACKOPS Cyber)

Pour le Dr Robert J. Bunker, professeur adjoint à la Claremont Graduate University, spécialiste de la guerre chimique, les photos indiquent une détection positive d’armes chimiques.

Dans un mail, il identifie le dispositif tenu par un des hommes en combinaison sur une des photos, et qui serait un écran LCD 3.2E fabriqué par Smiths Detection. Ce dispositif est utilisé par les soldats, les premiers intervenants et la police. Le « H » apparent sur l’écran indique une détection d’agents thermoformés, comme le gaz moutarde, et l’image montre un relevé d’agent thermoformé.

Pour Bunker la personne sur la photo ne respecte pas le protocole « en ne portant que des gants chirurgicaux dans un environnement potentiellement contaminé ». L’équipement de cette personne est de niveau C en EPI (équipement de protection individuelle), qui n’offre qu’une protection de base limitée, pour la respiration et l’absorption. Cette personne aurait dû, « pour une meilleure protection mettre un ruban adhésif sur sa combinaison autour des gants et des bottes pour une meilleure étanchéité ».

Ces nouvelles confirment de précédentes informations. Bunker explique que les États-Unis n’ont pas formé les forces irakiennes aux contrôle des armes chimiques ; et pour Alexander, les forces irakiennes ont demandé à la coalition de récupérer les armes parce qu’elles n’en en pas la maîtrise.

Une combinaison de protection sur le sol au milieu des débris près d’un site d’armes chimiques pris à l’EI à Qayyarah, en Irak. (BLACKOPS Cyber)

Une autre photo présente une combinaison de protection orange mise au rebut. Elle a pu être portée par les terroristes de l’EI, tout comme le gant d’ouvrier et un simple masque de chirurgie. Bunker estime que l’équipement n’a pu apporter que « très peu de protection » à son porteur contre les éclaboussures ou l’absorption et aucune contre l’inhalation. Et de poursuivre, « s’ils travaillaient avec un composé d’hydrogène ou même de chlore, ils seraient rapidement tombés malades ».

Bunker estime que le gaz moutarde au souffre représente le plus grand danger que l’EI pourrait probablement utiliser en matière de guerre chimique, soit un niveau en dessous du danger d’une guerre totalement chimique. Cette dernière recourt aux gaz neurotoxiques. Mais le gaz moutarde n’est pas à prendre à la légère non plus.

« C’est un agent persistant dont l’utilisation remonte à la Première Guerre mondiale. Il peut ronger la peau, les yeux et les parois des voies respiratoires et des poumons provoquant l’apparition de grosses cloques », prévient-il.

Version anglaise : Exclusive: ISIS Mustard Gas Stockpile Captured Near Mosul (Photos)

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