MOYEN-ORIENT

Gaza : le Hamas se retire des négociations pour un cessez-le-feu

juillet 15, 2024 10:36, Last Updated: juillet 15, 2024 10:46
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L’organisation terroriste Hamas a annoncé dimanche son retrait des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain d’une frappe israélienne meurtrière qui a visé le chef militaire du mouvement palestinien et tué l’un de ses proches, selon Israël.

Israël a indiqué avoir visé dans le secteur de Khan Younès Mohammed Deif et Rafa Salama, commandant à Khan Younès du Hamas, présentés comme « deux cerveaux du massacre du 7 octobre ».

Rafa Salama a été tué dans cette frappe, a annoncé l’armée dimanche, en le présentant comme « l’un des « proches complices de Mohammed Deif ». Mohammed Deif est l’homme qui avait annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, au matin du 7 octobre, le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » contre Israël.

Au moins 141 personnes ont été tuées en 24 heures dans le camp de déplacés d’al-Mawasi, près de Khan Younès, a annoncé dimanche le ministère du Hamas (chiffres non vérifiés), soit un des plus lourds bilans depuis plusieurs semaines. Un responsable de l’Unrwa a raconté avoir assisté, à l’hôpital Nasser de Khan Younès, à « certaines des scènes les plus horribles » depuis le début de la guerre.

Un responsable du Hamas a affirmé que son chef militaire Mohammed Deif était en vie, qu’il allait « bien » et « supervisait directement les opérations ». Il a échappé, avant la frappe de samedi, à au moins six tentatives d’élimination.

« La plupart des victimes étaient des terroristes »

« La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas » et « la plupart des victimes étaient des terroristes », s’est défendue l’armée. Cette opération a envoyé « un message de dissuasion » aux ennemis d’Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Il est encore trop tôt pour dresser le bilan de cette attaque, que le Hamas tente de dissimuler », a déclaré le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, selon Le Times of Israël. « Nous sommes déterminés à poursuivre les hauts responsables du Hamas, ceux qui ont planifié et exécuté les massacres du 7 octobre et qui ont consacré leur vie à l’assassinat d’innocents. »

« Mohammed avait peur de mourir, il s’est donc caché d’une manière qui a nui à sa capacité de commander. Il s’est caché et a sacrifié avec lui ses hommes et les civils qui se trouvaient à proximité […] quelques-uns ont été blessés, a déclaré Halevi.

« Ces assassinats [ciblés] font partie de la pression militaire continue et évolutive que Tsahal exerce dans toutes les parties de la bande de Gaza », a-t-il ajouté indiquant également que cela crée « les conditions d’un accord pour le retour des otages ».

Pendant ce temps, l’armée poursuit ses opérations dans la zone de Rafah, dans le sud, et à Gaza-ville, dans le nord, où elle a dit avoir « éliminé plusieurs terroristes lors de combats rapprochés ». Un bombardement a fait notamment deux morts dans le quartier de Tal al-Hawa, selon la Défense civile.

« Massacres odieux »

Après des mois de négociations restées vaines, le retrait du Hamas porte un coup dur aux efforts des médiateurs pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé. Le marathon diplomatique venait d’être relancé après une concession du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d’otages en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël.

Samedi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé M. Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des « massacres odieux » « contre des civils non armés ».

Le Hamas « est toutefois prêt à reprendre les négociations », quand Israël « fera preuve de sérieux, pour conclure un accord de cessez-le-feu » associé à un échange de prisonniers palestiniens contre des otages retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

« La pression militaire n’était pas assez forte »

Le Premier ministre a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages. Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que « des mois durant, il n’y a pas eu de progrès [en vue de la conclusion d’un accord sur la libération des otages] parce que la pression militaire n’était pas assez forte » et que le changement ne s’est produit que lorsqu’il a insisté pour que les troupes de l’armée entrent dans Rafah, rapporte le journal israélien.

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