Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son rival travailliste Jeremy Corbyn s’affrontent vendredi lors d’un ultime duel télévisé, point culminant d’une journée marquée par des attaques mutuelles sur le Brexit, à moins d’une semaine des législatives.
Ce deuxième et ultime face-à-face, à 20H30 (locale et GMT) sur la BBC, est organisé alors que le dirigeant conservateur est accusé de vouloir éviter les questions difficiles, ayant refusé, contrairement aux autres chefs de partis, d’être interrogé par un présentateur vedette très incisif de l’audiovisuel public
Boris Johnson en tête des sondages
Boris Johnson reste en tête des sondages, crédité d’une dizaine de points d’avance pour les élections du 12 décembre, convoquées pour sortir le pays de l’impasse politique qui a suivi le référendum du Brexit en 2016.
Mais il reste un dirigeant clivant dans un pays toujours très partagé sur le Brexit. Face à lui, Jeremy Corbyn n’a eu de cesse de mener une campagne très à gauche, en promettant nationalisations et investissements dans les services publics, pour tourner la page d’une décennie d’austérité sous les conservateurs.
Dans une nouvelle charge contre Boris Johnson vendredi, M. Corbyn a produit un document confidentiel du gouvernement qui prouve, selon lui, que celui-ci cache aux Britanniques les réelles implications économiques de l’accord de divorce négocié avec l’Union européenne.
Présager des tarifs douaniers
Ce rapport montre qu’il y aura des contrôles réglementaires, voire des tarifs douaniers « dommageables », entre la province britannique d’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne après le Brexit, contrairement à ce qu’affirme le dirigeant sur l’absence de frontière entre les deux territoires séparés par la mer d’Irlande, a-t-il détaillé lors d’un discours de campagne à Londres.
« L’accord de Johnson sera désastreux pour les entreprises et l’emploi à travers tout le Royaume-Uni », a estimé Jeremy Corbyn.
« Complètement absurde », a rétorqué Boris Johnson lors d’un meeting dans le Kent (sud-est de l’Angleterre). Cet « accord fantastique » ne prévoit « pas de contrôles sur les biens », a-t-il martelé.
Boris Johnson a fait de la mise en oeuvre du Brexit l’axe principal de sa campagne. En cas de victoire, il prévoit de présenter à nouveau aux députés l’accord conclu avec Bruxelles afin que la sortie du Royaume-Uni de l’UE soit effective le 31 janvier, date à laquelle elle est désormais prévue après trois reports.
Jeremy Corbyn indécision sur le Brexit
Très critiqué pour son indécision sur le Brexit, Jeremy Corbyn a lui promis de négocier un nouvel accord avec Bruxelles et de le soumettre à un référendum, affirmant qu’il resterait « neutre » dans cette campagne.
« Votre programme expose un projet de bidouiller votre deuxième référendum sur le Brexit », en accordant le droit de vote aux ressortissants de l’UE au Royaume-Uni, a dénoncé Boris Johnson dans une lettre au chef travailliste. « C’est une tentative sournoise de miner le résultat du référendum de 2016, et c’est profondément antidémocratique. »
Le Premier ministre a été accusé de vouloir esquiver les questions qui dérangent en refusant de s’entretenir avec l’intervieweur star Andrew Neil sur la BBC.
Les fauves se lâchent
Au terme d’un entretien avec le chef de file de l’europhobe Parti du Brexit, Nigel Farage, M. Neil a défié le Premier ministre jeudi soir, en expliquant directement aux téléspectateurs: « Le fil rouge de nos questions est la confiance. Et pourquoi à de si nombreuses reprises dans (la) carrière (de M. Johnson), dans la politique et le journalisme, des personnes critiques et parfois même celle proches de lui l’ont jugé peu fiable », a lancé M. Neil.
Dans un communiqué, le chef adjoint des europhiles libéraux-démocrates, Ed Davey, a qualifié de « lâche » le chef de gouvernement, qui a de son côté estimé qu’« on ne peut contenter tout le monde ».
Coup dur supplémentaire pour ce dernier, l’ex-Premier ministre conservateur John Major doit appeler vendredi les électeurs à soutenir trois ex-députés tories expulsés du parti par Boris Johnson en raison d’un désaccord sur le Brexit, lors d’un meeting contre la sortie de l’UE dans l’après-midi.
« Il a tort », a commenté M. Johnson. « Nous devons maintenant respecter la volonté du peuple et réaliser le Brexit ».
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