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Gendarme tué à Mougins : « Les gens ont perdu toute notion de respect », déclare Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police

septembre 5, 2024 17:57, Last Updated: septembre 5, 2024 19:01
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ENTRETIEN – Dans un entretien accordé à Epoch Times, Axel Ronde, porte-parole du syndicat apolitique CFTC Police, revient sur le refus d’obtempérer ayant coûté la vie à l’adjudant-chef Éric Comyn à Mougins et la mort de la jeune Kamilya renversée par un motard la semaine dernière dans les Alpes-Maritimes.

Epoch Times : La semaine dernière, l’adjudant-chef Éric Comyn a été tué par un chauffard qui a refusé d’obtempérer. Lors de la cérémonie d’hommage au gendarme, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a déclaré : « Ce n’est pas un refus d’obtempérer, c’est un crime », avant d’ajouter que « ce n’est pas un fait divers, mais un fait de société ». Partagez-vous les propos du ministre ?

Axel Ronde : Je partage totalement ces propos. Nous dénonçons ce phénomène de société depuis longtemps. Maintenant, il va falloir trouver des moyens pour que cela cesse, en coordination avec les services de la justice. Et le prochain gouvernement va devoir s’atteler à la tâche pour éviter tous ces drames parce que ces refus d’obtempérer engendrent beaucoup de morts, que ce soit du côté des forces de l’ordre ou de ces criminels de la route.

Selon une étude, les refus d’obtempérer auraient diminué entre 2016 et 2023, mais seraient plus dangereux qu’avant. Comment l’expliquez-vous ?

Les gens ont perdu toute notion de respect. Quand ils se mettent dans l’illégalité, c’est jusqu’au bout et pour pas grand-chose. Parfois, il s’agit seulement d’un défaut de permis de conduire.

Et la justice n’est pas assez sévère pour ce type de délit. Heureusement, depuis la Loi sur la sécurité intérieure de 2017, la police nationale a la possibilité d’ouvrir le feu pour contraindre les individus à s’arrêter. On catalogue à peu près 5000 refus d’obtempérer par an qui sont dangereux, que ce soit d’ailleurs pour les policiers, les personnes les provoquant et même autrui.

Cela étant, je pense que les sanctions déjà en vigueur ont quand même entraîné une prise de conscience de la part du grand public, d’où la diminution entre 2016 et 2023 des refus d’obtempérer. Effectivement, c’était souvent « Monsieur tout le monde » qui pouvait basculer dans ces délits.

Mais en même temps, il y a souvent des individus, des grands délinquants qui sont connus des services de police et de justice pour des faits de trafic de drogue ou de vol qui continuent d’être à la marge de la société. Et ces gens posent justement un problème au niveau de la société. Il va donc falloir être plus ferme avec eux.

Le 29 août, Kamilya, âgée de 7 ans, a été fauchée par un motard de 19 ans. Le jeune a été placé sous contrôle judiciaire strict par le juge des libertés et de la détention. Le parquet qui avait requis son placement en détention provisoire a fait appel de la décision du juge. « Merci la justice française […] Aucun respect pour notre fille, ni pour nous-mêmes », a écrit de son côté sur le réseau social Facebook le père de la jeune fille. Quel regard portez-vous sur la décision du juge des libertés et de la détention ?

C’est une décision assez curieuse. Le procureur de la République et le juge d’instruction avaient demandé qu’il soit placé en détention provisoire. Et finalement, il y a un juge des libertés et de la détention qui arrive et qui préfère le placer sous contrôle judiciaire alors qu’il s’agit quand même d’un individu qui a tué une enfant de sept ans. Il y a eu une émotion nationale. Cette décision envoie un mauvais signal. L’affaire est traitée comme s’il s’agissait d’un simple fait divers ou une faute d’inattention qui peut arriver à tout le monde.

Pour nous, la population, cela soulève des interrogations. Surtout quand on se souvient de l’affaire Nahel qui avait valu une détention provisoire au fonctionnaire de police concerné alors qu’il agissait dans le cadre de son travail. On a donc le sentiment qu’il y a un deux poids, deux mesures sur les décisions de justice qui peuvent être prises.

Nous, les policiers, sommes vraiment inquiets parce que nous nous levons le matin pour régler les problèmes de la société. Nous sommes le dernier recours. Pour le moment, j’espère que l’appel donnera raison au procureur et au juge d’instruction.

Pouvons-nous parler dans ce cas de laxisme judiciaire ?

En-tout-cas, on peut parler d’un mauvais exemple envoyé à la société sur les refus d’obtempérer, mais aussi sur les conduites à risque et dangereuses, alors même que depuis une vingtaine d’années, on note qu’il y a des efforts qui ont été faits au niveau de la sécurité routière et qu’il y a de moins en moins de morts et de blessés sur les routes.

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