La guerre continue de faire rage en Ukraine, depuis maintenant huit jours. Les forces russes poursuivent leur offensive sur plusieurs villes et le nombre de réfugiés ne cesse de croître. Le général de cavalerie Vincent Desportes, également ancien directeur de l’École de guerre, s’est exprimé au sujet de l’OTAN, dans l’émission C à vous, ce mardi 1er mars.
Invité sur le plateau de C à vous ce mardi 1er mars sur France 5, le général Desportes a donné son analyse sur le rôle qu’a joué l’OTAN sur les quelques décennies écoulées. À noter que dans un sondage Harris Interactive réalisé pour RTL et M6 fin février dernier, deux tiers des Français estiment que l’OTAN a aussi une part non négligeable de responsabilité.
« On a une perception de l’OTAN différente ce lundi de celle qu’on pouvait avoir mercredi dernier. On est dans un cas de guerre et il est clair aujourd’hui que l’union des pays est absolument nécessaire. Quand je dis ça je le dis pour plusieurs raisons », a commencé Vincent Desportes sur France 5.
« L’OTAN a accru les tensions en Europe »
Le général a expliqué être d’accord « pour dire que l’OTAN a accru les tensions en Europe. L’OTAN est une administration dont le premier but était de perdurer ». « Donc on est allé s’inventer des ennemis, en particulier en Afghanistan », a-t-il pointé. Il a rappelé que l’OTAN est une administration avec des personnes qui font carrière, donc « il y a énormément de gens qui ont intérêt à ce que l’OTAN perdure », a-t-il souligné.
« Peut-être que si l’OTAN avait été dissoute comme cela avait été promis aux autorités soviétiques au moment de la chute du mur, alors nous n’en serions pas là », a-t-il encore lancé ce 1er mars. « Cette promesse a été faite aux dirigeants soviétiques » et cela « a été reconnu par tout le monde », a-t-il objecté à Patrick Cohen qui remettait en question ses propos. « Alors vous pouvez dire maintenant que ce n’est pas vrai, mais si, ça a été dit », a-t-il réitéré.
« Pourquoi ai-je dit à un moment donné que l’OTAN était une menace ? parce qu’elle confie la sécurité des Européens à un pays qui s’appelle les États-Unis, qui a des intérêts de plus en plus divergents, des intérêts européens », a-t-il indiqué.
« Nous devons être prêts à assurer notre défense »
Il a encore énoncé que si aujourd’hui, les pays européens, hors la France, ont désarmé – l’Allemagne ayant toutefois fait marche arrière – c’est parce que l’OTAN leur a dit : « Vous êtes protégés. » « La baisse des budgets européens de défense est due à l’illusion que les États-Unis allaient protéger, or nous remarquons que les États-Unis – que je connais relativement bien pour [y] avoir vécu longtemps – ont laissé tomber Tchang Kaï-chek en 49, ils ont laissé tomber leurs amis Vietnamiens en 75, ils ont laissé tomber leurs amis irakiens, ils ont laissé tomber leurs amis afghans, ils n’ont pas été bombarder monsieur Assad en 2013 ». Le général Desportes a affirmé que par conséquent, « confier sa défense ultime à quelqu’un dont la parole est historiquement non fiable [lui] paraît absolument dangereux, d’autant plus qu’on a un découplage actuellement entre l’Europe et les États-Unis ».
« L’Amérique, depuis que monsieur Obama a dit qu’il était un président du Pacifique, l’Amérique, pour de bonnes raisons, s’est intéressée d’abord à l’Asie et donc le problème européen n’est pas son problème. Les intérêts américains, les raisons pour lesquelles les Américains sont venus en 1917 en Europe, et en 1943, n’existent plus maintenant, donc nous devons être prêts à assurer notre défense et tant que nous croirons que les États-Unis viendront nous défendre et bien nous ne serons pas défendus », a-t-il signifié.
« L’OTAN nous donne une illusion de défense et fait baisser nos budgets militaires »
« Le soldat Ryan ne reviendra plus jamais mourir sur nos plages et Joe Biden l’a dit : ‘Je n’enverrai pas un soldat mourir pour l’Ukraine’ », a encore martelé l’ancien directeur de l’École de guerre, ajoutant : « L’OTAN nous donne une illusion de défense, et fait baisser nos budgets militaires, il est temps de retrouver une souveraineté. »
Il a conclu : « Je trouve qu’il y a une prise de conscience de l’Europe […] qui est exceptionnelle, donc moi je pense qu’il faut comprendre deux choses ; d’une part qu’effectivement, nous devons être capables d’assurer nous-même notre défense. Je ne dis pas qu’il faille sortir de l’OTAN mais il faut que l’Europe puisse parler. Il faut absolument créer un pilier européen dans lequel les intérêts européens soient pris en compte », puisque ces intérêts sont « de plus en plus divergents des intérêts américains », cela étant pour lui « fondamental ».
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