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Général Piquemal : « Notre civilisation est en train de peu à peu disparaître »

décembre 29, 2018 19:13, Last Updated: décembre 30, 2018 7:21
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Une dizaine de généraux ont adressé en décembre une lettre ouverte au président Macron, lui demandant de ne pas ratifier le Pacte de Marrakech sur la régulation de l’immigration. Général de corps d’armée, ancien commandant de la Légion étrangère et ancien président de l’Union nationale des parachutistes, le Général Christian Piquemal a accepté de répondre à nos questions.

Epoch Times : Le pacte de Marrakech a été ratifié voilà plus d’une semaine. Qu’en pensez-vous, aujourd’hui ?

Général Piquemal : Cela fait un an et demi que cette affaire a été lancée par l’ONU. Il y a eu une volonté délibérée de l’ONU de dissimuler le contenu réel de ce qui est appelé le pacte migratoire. Pourquoi ? Le raisonnement, c’est de dire : « L’immigration est inévitable, il y en a toujours eu, il y en aura toujours, donc il faut essayer de l’organiser et de la réguler ».

Cela a abouti à des mois de réunions aux Nations unies avec des représentants de pays pour élaborer un texte qui est, effectivement, officiellement non-contraignant. Ce qui ressort des 23 points, c’est qu’une fois dans le pays, les migrants sont considérés de la même manière que les habitants de ce pays, ils sont traités de la même manière, ont les mêmes avantages que le pays accorde à ses citoyens.

De plus, le pays est soumis à des dispositions internationales qui priment sur son droit, tout comme le droit européen prime sur le droit national.

Tout cela représente des coûts considérables pour le pays qui reçoit les migrants et pour ses habitants parce qu’il faut payer l’intégration, la formation de ces personnes et c’est donc à la charge budgétaire de l’État qui les reçoit.

Ce sont des coûts extrêmement lourds et il n’y a pas de marge de manœuvre. En fait, il y a une sorte d’escroquerie morale qui consiste à dire qu’on ne fait que réguler les migrations. Mais, une fois le pacte accepté, vous n’avez pas le droit de critiquer l’immigration. L’ONU sera en mesure de vous condamner pour cela. Alors on dit que ce n’est pas contraignant, mais on s’aperçoit qu’il y a énormément de contraintes.

Cette ratification n’a pas donné lieu à un débat en France…

En France, il n’y a eu aucun débat, cela a été complètement dissimulé aux Français. Il n’y a même pas eu de débat, ni à l’Assemblé, ni au Sénat. Pourtant, il est écrit dans l’article 53 de la Constitution qu’avant qu’un président puisse signer un pacte de ce niveau-là, mettant en cause la législation de son État et des autres, il faut qu’il y ait une loi qui permette de le faire.

La signature de la France est donc illégale. D’autres pays comme la Pologne, l’Australie, l’Autriche, la Suisse, Israël ou les États-Unis ont vu le danger et se sont retirés.

Les flux de migrations pourraient-ils, à terme, remplacer un peuple ou une culture par une autre ?

Notre civilisation est en train de peu à peu disparaître, laissant place à une autre population. Beaucoup de Français ne s’en rendent pas compte. Cette pénétration se fait notamment chez les jeunes dans les collèges, les lycées, les écoles primaires. Pour eux, c’est quelque chose de naturel.

Les gens qui sont un peu plus âgés, ceux qui ont 40-50 ans, ont connu une autre France. La civilisation européenne est quand même une civilisation d’origine helléno-chrétienne. En France, il y a encore 41 500 églises. Même si la religion catholique a réduit en volume, le socle de la France est celui d’un pays chrétien.

Beaucoup de gens ne se rendent effectivement pas compte que ce pays – qui a des racines de 2000 ans – est en train peu à peu de disparaître pour donner place à une autre France. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de gens qui ferment les yeux. En fait, ils ne ferment même pas les yeux, ils sont inconscients de ce qui est en train de se produire.

Actuellement, nous voyons dans les sondages sur l’immigration que 70 à 80 % des Français sont pour l’arrêt de l’immigration massive. On sent bien qu’actuellement il y a des gens qui se disent: « On est en train de disparaître ». Mais ce n’est pas suffisant à mon sens.

Il existe en France des valeurs de tolérance, de liberté. Peut-on croire qu’une trop grande tolérance serait nuisible ou serait une forme de complaisance ?

Une tolérance excessive est nocive parce qu’on ferme les yeux à terme. Cela entraîne un risque majeur : au nom de la tolérance, on ne réagit plus devant rien. La France est un État de droit dans lequel il y a effectivement des textes extrêmement formels. Il n’empêche qu’aujourd’hui, il y a des gens sur l’échiquier politique de l’extrême gauche à l’extrême droite, des gens qui ne s’intéressent plus aux patriotes.

Les patriotes sont aujourd’hui considérés comme des gens dangereux, parce que souvent nationalistes, populistes, alors que le patriote est celui qui aime la terre de ses pères, celui qui défend ses racines et son socle, l’histoire de son pays. Il est considéré, dans un État de droit comme la France, comme quelqu’un qui est plus dangereux que celui qui applique la tolérance extrême. C’est très grave.

Par exemple, l’auteur de la tuerie de Strasbourg était un islamiste radicalisé. Il avait été condamné 27 fois, il était fiché « S » mais il était libre, libre ! En contrepartie, il y a parmi les gilets jaunes des gens qu’on a appréhendés, arrêtés dans la rue parce qu’ils portaient des lunettes de plongée !

C’est une grave anomalie, au nom du risque de choquer cette religion qu’est l’Islam. Quelqu’un qui est radicalisé, on ne peut pas y toucher parce qu’il n’a pas encore commis d’actes. On attend que l’acte se produise. Tous les attentats commis en France provenaient de personnes dont on savait qu’elles étaient radicalisées, fichées « S » depuis très longtemps. Mais il n’est pas question d’intervenir avant ! C’est extrêmement grave.

Dans d’autres pays, il est courant de brandir le drapeau national. En France, il semble que le patriotisme soit assimilé à un nationalisme ou serait seulement réservé au Front National…

Oui c’est cela. Le patriotisme, c’est l’amour de son pays. C’est comme l’hymne national, le drapeau, des valeurs authentiques qui sont celles de votre pays ! Or, en France, il y a des endroits où le fait d’avoir mis un drapeau à une fenêtre est mal vu, on demande à la personne de rentrer son drapeau, alors que c’est normal…

Être patriote, cela veut dire qu’on est prêt à défendre son pays par les armes s’il le faut, s’il est menacé. C’est cela, aimer son pays. C’est la terre sur laquelle on est né, la terre où l’on a nos racines et que l’on est prêt à défendre jusqu’au sacrifice suprême s’il le faut.

Aujourd’hui, être patriote, c’est être considéré presque comme un fasciste, un raciste alors que cela n’a rien à voir car l’amour de son pays est quelque chose de naturel et qui devrait être glorifié, au contraire d’être sanctionné.

Être patriote, ce n’est pas être nationaliste. On dit que le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres, c’est une caricature, je ne suis absolument pas d’accord avec ça !

Être patriote, c’est aimer son pays, c’est aimer sa terre, c’est aimer son histoire, sa culture, ses racines. C’est aimer tous les gens qui sont passés avant et qui vous ont légué un patrimoine, c’est tout à fait normal.

Le nationalisme existe. S’il est excessif, ce n’est pas bon car cela veut dire que l’on méprise les autres, mais le patriotisme, par contre, fait partie des valeurs fondamentales d’un pays.

Le Général Piquemal arrivant au Tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, le 12 mai 2016. (DENIS CHARLET/AFP/Getty Images)

Vous avez été arrêté pour avoir manifesté sur la situation de la jungle de Calais en 2016. Condamné puis relaxé par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, vous dites aujourd’hui que le gouvernement a voulu faire un exemple. Pourquoi ?

L’armée en France est appelée « la grande muette ». Elle a normalement un droit de réserve. Or, depuis 3 ou 4 ans, des officiers généraux ont pris la parole de temps en temps, mettant en cause l’État soit sur les conditions de fonctionnement des armées, sur les budgets, sur les moyens accordés, ou sur des positions contre les décisions politiques de l’État.

Cela a énervé au plus haut point le pouvoir politique. L’affaire de Calais a donné l’occasion que je serve d’exemple en disant : « Voyez, si vous continuez à parler, il vous arrivera la même chose qu’au Général Piquemal ». J’ai donc servi d’exemple pour faire taire un peu « la grande muette » qui parlait trop !

C’est la raison pour laquelle Monsieur Le Drian voulait absolument que je sois radié des cadres. Car la radiation, c’est devenir un paria aux yeux des autres. Cela vous marginalise, cela vous met complètement à l’écart. Je ne peux plus me mettre en tenue d’officier, par exemple, mais le grade dans l’armée étant une propriété, je suis toujours général.

C’est surtout une humiliation forte vis-à-vis de la corporation dans laquelle j’ai servi pendant 40 ans. C’est très dur à vivre dans la mesure où j’ai donné ma vie au service de la France…

Propos recueillis par David Vives

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