PRéLèVEMENTS D'ORGANES

Le génocide ordonné par Jiang Zemin, selon un officiel chinois

janvier 13, 2015 14:46, Last Updated: octobre 29, 2017 14:53
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Un appel téléphonique secrètement enregistré par un groupe qui enquête sur les violations des droits de l’homme en Chine, confirme que Jiang Zemin, ancien chef du Parti communiste chinois, a ordonné lui-même le génocide qui frappe toujours les pratiquants du Falun Gong.

En l’an 2000, l’industrie chinoise des transplantations d’organes a connu un chamboulement: le nombre d’opérations de transplantations d’organes a explosé, de nouveaux centres de transplantation ont ouvert leurs portes, et une kyrielle de sites internet se sont mis à proposer des opérations en une semaine pour la transplantation d’un organe vital, ce qui était totalement inouï car, dans les pays développés, les temps d’attente pour un foie ou un cœur se comptent habituellement en années.

Origine déroutante des organes transplantés

Au début, c’était déroutant. En Chine, il n’existe pas de système de transplantation basée sur le don volontaire (comme dans les pays développés) et il était généralement admis que tous les organes transplantés provenaient des prisonniers exécutés – les personnes accusées de crimes et condamnées à mort. Dans le pays, les organes des exécutés étaient simplement prélevés et vendus.

Contrairement au nombre de transplantations, le nombre des exécutions n’a pas connu d’explosion soudaine en l’an 2000. Selon les données recueillies par Duihua, un groupe de défenseurs des droits humains spécialiste de la Chine, on assistait en réalité à une baisse générale des exécutions au cours de ces années.

Quelques années plus tard, à partir de 2006 et 2007, les chercheurs ont enfin résolu l’énigme de l’explosion subite du nombre de greffes effectuées en Chine: une nouvelle source d’approvisionnement en organes était apparue en 2000 — les organes étaient prélevés sur des pratiquants de la méthode spirituelle Falun Gong.

Falun Gong, une méthode traditionnelle d’exercices de méditation et de principes moraux, avait connu un grand succès en Chine dans les années 1990. Toutefois, en juillet 1999, Jiang Zemin, le leader d’alors du Parti communiste chinois, a lancé une vaste campagne de répression pour éradiquer la pratique par la violence. Le Falun Gong était devenu rapidement très populaire et Jiang n’a pu supporter cette popularité. La persécution des pratiquants lui est apparue comme une opportunité, d’une part, de renforcer son pouvoir au sein du Parti et d’autre part, de maintenir, par la terreur, l’emprise du Parti sur le peuple.

Les enquêteurs ont découvert grâce aux données hospitalières recueillies, aux déclarations des témoins, aux appels téléphoniques secrètement enregistrés, aux tests sanguins, et à une batterie d’autres preuves, qu’à partir de l’an 2000, l’industrie chinoise des transplantations a fait progressivement du Falun Gong, la première source d’organes. Les organes prélevés sur les pratiquants du Falun Gong ont alimenté la demande croissante des hôpitaux et des centres de transplantation dédiés, créant un commerce florissant d’organes humains, dont certains ont été vendus pour plus de 100.000 dollars à des malades étrangers.

Parallèlement à la découverte des éléments de preuve, une question lancinante, a été de savoir si la rapide expansion et l’étendue de ces pratiques dans toute la Chine étaient favorisées par un « esprit d’entreprenariat » local, ou par un ordre venant de plus haut.

Des meurtres sur commande

En l’absence de toute preuve documentaire, il est communément admis que le processus était « biologique », selon l’expression adoptée par Ethan Gutmann, dont le livre, The Slaughter, est consacré à un examen approfondi de la question des prélèvements d’organes subis par les pratiquants du Falun Gong.

Et voilà que maintenant, il y a cet appel téléphonique – enregistré en secret – dans lequel un haut responsable militaire chinois, reconnaît clairement que le meurtre de dizaines de milliers de pratiquants du Falun Gong pour leurs organes, – loin d’être une perversion malsaine à but lucratif de quelques subalternes – était en réalité un ordre provenant du sommet de l’État, de Jiang Zemin lui-même.

Le fonctionnaire précise : « À l’époque, c’était M. le président Jiang. Il y avait des consignes pour démarrer cette chose, la transplantation d’organes ». Il continue : « J’ai entendu donné une instruction … de vendre les reins, de procéder à des opérations … »

L’enquêteur demande à Bai s’il l’a bien entendu dire que 
«les départements généraux de logistique détenaient un certain nombre de personnes du Falun Gong pour servir de donneurs vivants?».

Bai de répondre : « Ça, c’est à l’époque, ah, je pense, c’est ainsi que je m’en souviens, parce qu’à l’époque après l’ordre donné par le président Jiang, nous nous sommes tous lancé activement dans la campagne anti-Falun Gong ».

Et d’ajouter : « Nous contrôlions directement les universités médicales militaires, elles sont directement affiliées au département de logistique général de l’APL (Armée Populaire de Libération), et elles recevaient régulièrement des ordres, parce que Jiang prêtait beaucoup d’attention à cette question à l’époque, et qu’il veillait vraiment sur ce sujet ».

L’enquêteur pose la question : « Qui prêtait beaucoup d’attention à cette question ? » Et Bai répond: « Jiang. À l’époque, il avait le pouvoir ».

L’appel a duré plusieurs minutes. La voix est incontestablement celle de Bai Shuzhong, ancien ministre de la Santé et du Département de la Logistique générale de l’Armée de libération populaire. En tant qu’ancien responsable militaire bien connu, des vidéos de ses discours sont largement disponibles sur internet, permettant la comparaison. La voix enregistrée lors de l’appel téléphonique et celle de Bai Shuzhong sont identiques.

Des appels révélateurs

Comment cette équipe d’enquêteurs a réussi à joindre Bai au téléphone, à obtenir aussi rapidement de lui une telle information politique sensible, est une autre affaire.

Wang Zhiyuan, porte-parole de l’Organisation Mondiale pour Enquêter sur la Persécution du Falun Gong (la WOIPFG basée à New York), qui recherche et compile les preuves des persécutions subies par la pratique spirituelle, tout comme le groupe à l’origine de l’appel, ne permettra pas à un journaliste de parler avec l’interlocuteur de Bai. Afin de ne pas compromettre son identité.

Wang refuse de révéler si l’appelant est en Chine ou hors de Chine. Mais il explique que la méthode utilisée se perfectionne avec les années, et qu’elle s’aiguise grâce aux informations fournies au groupe par leurs soutiens en Chine.

Dans le cas précis de cet appel, l’interlocuteur s’est fait passer pour un haut fonctionnaire chinois qui enquêtait sur la question. « C’est l’identité d’un supérieur hiérarchique – quelqu’un à qui Bai Shuzhong devait rendre des comptes et qu’il craignait ». « Pourquoi Bai n’a pas reconnu la voix ? ». 
« En Chine, les fonctionnaires de haut rang sont nombreux. Ils ne se sont donc jamais rencontrés ».

Wang explique qu’ils ont fait de minutieuses recherches sur les cibles et ceux dont ils adoptent l’identité. Parfois c’est infructueux, les fonctionnaires deviennent méfiants et raccrochent, mais d’autres fois, il leur arrive de parler en toute liberté.

Wang assure qu’il dispose de tous les éléments prouvant l’authenticité des appels, son organisation est en mesure de fournir à un tribunal international ou à toute autre autorité, les détails des registres téléphoniques qui montrent que les appels sont réellement effectués, et de fournir les numéros appelants et appelés. Les autres appels sont passés à partir de standards téléphoniques officiels en Chine, dans le cadre d’échanges entre standardistes notamment et qui sont impossibles, selon Wang, à truquer. Il estime que la WOIPFG ne peut pas divulguer cette information pour l’instant car cela compromettrait leur capacité à réutiliser ces techniques à l’avenir.

D’ailleurs, fait-il remarquer : « Si nous avions passé des appels fictifs, Bai Shuzhong se gênerait-il pour le faire savoir ? Ce serait facile. Non ? Pourquoi n’ont-ils rien dit ? »

Un criminel notoire

En ce moment, Xi Jinping, l’actuel chef du Parti communiste, mène une purge radicale de l’appareil du Parti et de l’armée, et pour nombre d’observateurs, il est évident que les fonctionnaires liés à Jiang, l’ancien dirigeant, sont l’essentiel de ses cibles. Dans ce contexte, il est compréhensible que le fonctionnaire qui croyait sincèrement être interrogé par un enquêteur militaire, ou similaire, raconte tout.

Cependant cette technique d’investigation – avec plusieurs réponses possibles par question – n’est pas du goût de David Matas, avocat canadien des droits humains, co-auteur d’un rapport et d’un livre remarquable sur les prélèvements d’organes effectués de force par le Parti communiste chinois sur les pratiquants du Falun Gong.

Au téléphone, il explique que « c’est une information plausible, mais pas une information vérifiable. Elle a un certain intérêt ».

Matas d’ajouter: « Pour moi, les preuves de l’assassinat des membres du Falun Gong pour leurs organes sont clairement établies, et nous savons, c’est de notoriété publique, que Jiang a lancé la persécution contre le Falun Gong ». L’appel téléphonique en lui-même n’établit pas que ces crimes ont eu lieu – ce qui est déjà prouvé, dit Matas – mais « il nous montre un aperçu de cette mécanique, de la façon dont cela s’est passé, de ce qui a poussé à en arriver à une telle pratique ».

Pour Matas, ce coup de fil est intéressant et peut être « accablant ». Il conclut: « Je n’ai aucun doute que l’ordre vienne de Jiang Zemin, ça correspond au personnage… C’était un criminel notoire ».

Article original : Chinese Officer: Jiang Zemin Ordered Organ Harvesting

Organ harvesting in China

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