Steven W. Mosher
C’était, à tous points de vue, une déclaration extraordinaire. George Soros, doyen de l’élite internationale, multimilliardaire philanthrope et fervent défenseur du mondialisme, a annoncé le 24 janvier, lors du Forum économique mondial à Davos, que la République populaire de Chine est la principale menace pour les sociétés libres dans le monde entier.
En fait, l’excentrique milliardaire a même enfoncé davantage le clou, soulignant qu’il voulait « mettre le monde en garde contre un danger sans précédent – un danger qui menace la survie même des sociétés libres ».
Ce « danger mortel », a-t-il poursuivi, provient des « instruments de contrôle que l’apprentissage des machines et l’intelligence artificielle peuvent mettre entre les mains de régimes répressifs comme la Chine, où Xi Jinping veut qu’un État du Parti unique règne en maître suprême ».
Lançant un avertissement au monde entier, comme l’a fait à l’époque l’ancien président américain Ronald Reagan, George Soros a mis en garde que la Chine, par le biais de la nouvelle technologie, se transformait rapidement en un régime « totalitaire ».
J’imagine que son auditoire a été énormément surpris d’entendre ce mot. Les « progressistes » de tout genre ont depuis longtemps raillé l’idée qu’un État pourrait être véritablement totalitaire – dans le sens de pouvoir contrôler totalement sa population. Et voici George Soros, l’un des leurs, qui utilise un terme non seulement « politiquement incorrect », mais pratiquement interdit dans leur milieu.
Qu’est-ce qui a tellement choqué Soros pour qualifier la Chine de totalitaire et de menace pour le monde entier ? Il semble qu’il ait appris au sujet du « système de crédit social » qui est en train d’être introduit dans ce pays.
Le système de crédit social vise à surveiller constamment le comportement de chaque personne en Chine par voie électronique. Les courriels, les tweets et les posts de chacun, ses allées et venues, ses choix de lecture et ses amis, seront tous entrés dans une base de données centralisée où un algorithme informatique lui attribuera une « note de crédit social » qui représentera son degré de fiabilité politique.
Ceux qui obtiendront de bonnes notes bénéficieront d’un traitement préférentiel de la part de l’État dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, des voyages et du crédit. Ceux qui auront des notes pas trop bonnes se verront refuser ces mêmes avantages. Ce qui est plus terrifiant encore, ceux dont les notes sont mauvaises seront considérés comme une menace pour l’État de Parti unique. Ils seront arrêtés à titre préventif et envoyés dans des camps de rééducation qui détiennent déjà des millions de personnes.
La société cauchemardesque décrite par George Orwell dans son célèbre roman 1984 – cette société de surveillance constante – est en train de devenir la réalité quotidienne pour le peuple chinois. George Soros a bien raison de la qualifier de « terrifiante et épouvantable ».
Tout en reconnaissant que la Chine n’est pas le seul régime autoritaire au monde, M. Soros l’a distingué des autres, car « il est sans doute le plus riche, le plus puissant et le plus développé en matière d’apprentissage des machines et d’intelligence artificielle ».
Alors, que préconise-t-il de faire en réponse à cette situation, à part « reconnaître la menace [de la Chine] » ?
Voici ce qui a de nouveau abasourdi son auditoire.
M. Soros a félicité l’administration Trump pour avoir « identifié la Chine comme un rival stratégique… comme l’a souligné le vice-président Mike Pence dans un discours décisif du 4 octobre ».
Bien sûr, aucun « vrai » membre de l’élite mondiale – pas même un George Soros – ne peut se permettre de faire l’éloge de la politique de Donald Trump. Pas étonnant que Soros ait attribué cette nouvelle politique à « Matt Pottinger, conseiller aux affaires asiatiques du Conseil de sécurité nationale », qualifiant le président américain lui-même de « très imprévisible ».
Je ne doute pas que M. Pottinger, que je respecte, ait apporté d’importantes contributions à la nouvelle politique américaine envers la Chine. Mais tout le monde – à l’exception, semble-t-il de George Soros – sait que Donald Trump tire depuis plus de deux décennies la sonnette d’alarme au sujet des pratiques commerciales déloyales de la Chine, de sa manipulation des devises et de son vol de la propriété intellectuelle.
En d’autres termes, la nouvelle politique américaine à l’égard de la Chine doit son existence même au leadership de Trump, que Soros veuille l’admettre ou non.
Et c’est clair qu’il ne le veut pas. En fait, Soros accuse bizarrement Trump de violer sa propre politique : « Le président Trump semble suivre une voie différente, a-t-il mentionné, faisant des concessions à la Chine et déclarant la victoire tout en renouvelant ses attaques contre les alliés américains. »
Est-ce que Soros considère les tarifs douaniers imposés par Trump sur 250 milliards de dollars de marchandises chinoises, ses sanctions contre les entreprises chinoises ou son arrestation de Meng Wanzhou, cette « princesse » de Huawei, comme des concessions ? Je doute que le dirigeant chinois Xi Jinping le voie de cette façon.
C’est un parfait exemple du « syndrome de dérangement par Trump ». L’élite mondiale déteste tellement Donald Trump qu’elle ne lui reconnaît aucun mérite, même lorsqu’elle est d’accord avec ses politiques.
En fait, le principal reproche de notre nouveau faucon anti-Chine est que la politique américaine actuelle ne va pas assez loin.
La politique américaine « doit être beaucoup plus sophistiquée, détaillée et pratique, et elle doit inclure une réponse économique américaine à l’initiative ‘One Belt, One Road’ [programme gigantesque chinois des projets d’infrastructure, qualifié de ‘nouvelles routes de la soie’] », soutient George Soros. « La réalité est que nous sommes dans une guerre froide qui menace de se transformer en une guerre chaude. »
Vous l’avez entendu ? L’un des leaders de l’élite mondiale veut que l’Amérique sauve à nouveau le monde en déclarant une guerre froide à la Chine.
La bonne nouvelle est que, grâce à Donald Trump, nous le faisons déjà.
Steven W. Mosher est président de Population Research Institute et expert sur la Chine reconnu internationalement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Chine, dont le livre Bully of Asia: Why China’s Dream is the New Threat to World Order (Voyou de l’Asie : pourquoi le rêve de la Chine est la nouvelle menace pour l’ordre mondial).
Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times
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