Gérald Darmanin, qui devait se rendre en Corse mercredi et jeudi pour poursuivre les discussions sur le statut de l’île, a reporté son déplacement de « quelques semaines » car « les conditions sereines ne sont pas réunies », a fait savoir dimanche soir le ministère de l’Intérieur.
Cette décision est notamment motivée par l’absence de condamnation « par les responsables politiques insulaires » de « l’envahissement de la propriété du garde des Sceaux » samedi, a indiqué Beauvau, confirmant une information de Corse Matin.
Des militants indépendantistes corses s’étaient introduits dans une maison présentée par ceux-ci comme appartenant à Éric Dupond-Moretti, dans le village de Centuri (Haute-Corse).
Une « opération symbolique et politique »
Sur X, le mouvement indépendantiste Core in Fronte avait revendiqué une « opération symbolique et politique » visant le « domicile secondaire » du ministre, afin de « dénoncer les mécanismes répressifs en Corse ». Une enquête pour violation de domicile et dégradations aggravées a été ouverte par le parquet de Bastia.
Le sénateur (LR) de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi, a dénoncé lundi cette intrusion, la considérant comme une « intimidation inacceptable » qui « nuit à la discussion et la confiance entre les parties », à l’heure « où le dialogue entre la Corse et l’État » est en cours.
« Toutes les forces politiques, à commencer par celles nationalistes, doivent appeler à l’apaisement et à la raison dans l’intérêt de notre île », a-t-il appelé de ses vœux, « pour que la Corse n’ait pas à revivre la spirale stérile de la violence ». « Gérald Darmanin effectuera des consultations politiques d’élus corses cette semaine à Paris », a ajouté le ministère de l’Intérieur.
Le report est également motivé par l’insuffisante avancée des élus de Corse sur la copie commune qu’ils doivent présenter, selon une source proche du dossier. Ce report vise aussi à leur donner « plus de temps » pour travailler, précise-t-on de même source.
« Pas de texte commun » entre les groupes politiques
« Le gouvernement crée lui même une situation de tension avec sa répression provocatrice » et « joue la carte du pourrissement et de la tension répressive pour faire échouer les discussions », a réagi Core in Fronte auprès de l’AFP, en référence aux arrestations et aux mises en examen de deux militants nationalistes la semaine dernière.
Concernant le manque de position commune des élus corses évoqué par la source proche du dossier, le mouvement indépendantiste demande qu’« au lieu de manœuvrer pour un consensus au rabais, le gouvernement (respecte) le choix démocratique et majoritaire des Corses exprimé par la motion du 5 juillet 2023 qui demande la reconnaissance du peuple corse et de ses droits avec un titre (dans la constitution) et une véritable autonomie ».
Lundi, le chef de file de Core in Fronte, Paul-Felix Benedetti, s’est montré encore plus clair en assurant sur RCFM qu’« il n’y aura pas de texte commun » entre les différents groupes politiques de l’Assemblée de Corse, condition sine qua non posée par le président Macron pour avancer sur une éventuelle autonomie de l’île.
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