Ce jeudi, huit prévenus étaient jugés pour des « dégradations en réunion » commises dans le temple maçonnique de Tarbes.
Les faits remontent à la nuit du 9 au 10 mars, peu avant minuit, pendant une marche nocturne organisée par des membres du mouvement des Gilets jaunes.
Un groupe d’une vingtaine d’individus faisant partie du cortège avait pénétré dans l’édifice maçonnique par effraction, caillassant des vitres, dégradant le matériel et le mobilier, et volant des épées selon La Dépêche.
« Une vraie détestation des francs-maçons »
Des dégâts qui « dépassent les 4000 euros de préjudice », a estimé le procureur de la République de Tarbes Pierre Aurignac, parlant « de dégradations exceptionnelles ».
« On s’en est pris à un lieu de culte ou de confession, là où la République doit garantir la liberté de pensée. Ça faisait un moment que l’on entendait parler des francs-maçons sur les réseaux sociaux. Ce qui a été visé, c’est le symbole. Ces dégradations ne sont pas banales, elles sont sous-tendues par la haine», a-t-il ajouté.
« Les auditions ont laissé apparaître qu’il y avait une vraie détestation des francs-maçons et une préméditation, en témoignent les échanges sur les réseaux sociaux », poursuit le magistrat qui affirme que les huit accusés ont revendiqué leur appartenance au mouvement des Gilets jaunes.
« Trois mois de travail de fourmi »
Interpellés le 4 juin à l’occasion d’une intervention ayant mobilisé « une quarantaine de policiers sur trois départements » selon le directeur départemental de la sécurité publique Laurent Sindic, les huit suspects ont été déférés au parquet et présentés au tribunal correctionnel de Tarbes le 6 juin dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.
Une enquête longue et fastidieuse qui a nécessité « trois mois de travail de fourmi, de fond ; de recoupement judiciaire, notamment de photos et de vidéos ; d’examen des réseaux sociaux ; d’analyse de prélèvements de la police scientifique et technique ».
Ce jeudi, le représentant du ministère public a demandé que les huit prévenus fassent l’objet d’une interdiction de manifester. Il a également requis des peines allant de trois mois à deux ans de prison ferme pour six accusés – quatre hommes et deux femmes –, assorties d’un mandat de dépôt pour quatre d’entre eux.
Âgés de 22 à 47 ans, les huit prévenus – six hommes et deux femmes – habitent dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Cinq d’entre eux ont des antécédents judiciaires et l’un des accusés est en situation de récidive légale selon Pierre Aurignac.
« Ouvrir les consciences sur ces gens-là »
Jeudi soir, le tribunal correctionnel a finalement déclaré coupables les huit suspects. Celui considéré comme le meneur du petit groupe a été condamné à deux ans de prison – dont un an ferme – et à une amende de 1000 euros. Il n’a toutefois pas fait l’objet d’un mandat de dépôt et a pu ressortir libre du tribunal. Pendant l’audience, il avait reconnu être à l’origine de l’incident ayant visé le temple maçonnique, expliquant « vouloir ouvrir les portes pour ouvrir les consciences sur ces gens-là [les francs-maçons, ndlr] ».
D’après Le Parisien, les sept autres accusés ont été condamnés à des peines « allant de 1350 euros d’amende à quatre mois de prison avec sursis et 14 heures de travail d’intérêt général ». Des interdictions de manifester dans les départements des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques allant de six mois à deux ans ont également été prononcées à l’encontre des prévenus.
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