Dans un entretien paru le 7 décembre dans les colonnes du Figaro, Bernard Tapie a livré son sentiment à propos du mouvement des « gilets jaunes ».
Pour l’ancien président de l’Olympique de Marseille, la France « est à la fin d’un cycle, qui a tant bien que mal perduré de présidence en présidence ».
« Cela fait des années qu’il y a cinq millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté », ajoute-t-il.
« À juste titre, les ‘gilets jaunes’ en ont ras-le-bol. Leur coup de gueule tombe maintenant, mais il aurait pu tomber sur la mandature d’avant, ou celle d’après », poursuit M. Tapie.
S’il confie avoir vécu des moments difficiles et côtoyé la misère pendant sa jeunesse avant de connaître le succès dans les affaires, Bernard Tapie estime que le fait d’avoir peu de moyens « n’était pas incompatible avec le bonheur » à l’époque, car « tout n’était pas cher ».
« Maintenant, ne pas avoir d’argent à la fin du mois est une catastrophe. Comment vivre sans télévision, sans internet, sans téléphone ? Cumulé, tout cela a un coût exorbitant», affirme l’ancien ministre de la Ville.
Mais s’il comprend la colère des membres des « gilets jaunes », Bernard Tapie n’en condamne pas moins fermement les violences et les provocations qui ont émaillé les manifestations du 1er décembre.
Il a ainsi appelé les manifestants « à la sagesse » et « à la raison » dans le cadre des rassemblements au titre du 4e acte de la mobilisation.
« Le ‘gilet jaune’ qui se tient samedi [le 8 décembre, NDLR] à côté d’un casseur aura changé d’équipe. Il est dans l’équipe de la bagarre, pas celle de la revendication», poursuit le propriétaire du groupe La Provence.
« On arrive au point culminant de la mobilisation »
Bernard Tapie a également profité de son entretien avec les journalistes du Figaro pour appeler le gouvernement à entendre les demandes des « gilets jaunes ».
« Tout ce mouvement doit faire prendre conscience à Macron qu’il faut qu’il renverse la table», explique-t-il avant d’ajouter : « Les ‘gilets jaunes’ demandent un changement de société ».
« Il y a des milliards d’euros à cesser de gaspiller. On ne peut pas demander aux gens de tels efforts quand on voit que la fiscalité des grandes entreprises du CAC 40 est de seulement 8 %», poursuit l’ancien député des Bouches-du-Rhône.
Alors qu’il vient lui-même de livrer une rude bataille contre un double cancer de l’estomac et de l’œsophage, M. Tapie se montre optimiste quand à la suite du combat des « gilets jaunes » :
« On arrive au point culminant de la mobilisation, mais tout ça risque au final d’être très positif. Nous sommes dans un moment crucial. On joue notre avenir. »
« On ne change pas la société en une semaine ! Il faut que les ‘gilets jaunes’ reprennent la main dans le cadre de discussions qui vont prospérer », conclut l’homme d’affaires.
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