Invité dans la matinale de France Inter mercredi dernier, Bernard Tapie est revenu sur le mouvement des « gilets jaunes » et a prodigué quelques conseils à Emmanuel Macron.
Il y a une dizaine de jours, l’ancien président de l’Olympique de Marseille invitait le chef de l’État à « renverser la table » afin de répondre à la demande de changement de société exprimée par les « gilets jaunes ».
Cette semaine, Bernard Tapie s’est de nouveau exprimé à propos du mouvement sur les ondes de France Inter. Il a également profité de son intervention pour donner quelques conseils à Emmanuel Macron.
Propriétaire du groupe La Provence, l’homme d’affaires a proposé aux « gilets jaunes » qui le souhaitent de disposer des locaux de l’imprimerie du journal éponyme pour se réunir et « structurer » leurs revendications.
« Dans les rotatives, on peut réunir 2000 personnes. Venez, on n’y sera pas [les journalistes, ndlr], on ne parlera pas », a expliqué l’ancien ministre de la Ville au micro de Léa Salamé.
« Il faut qu’ils se structurent. […] Ils ont besoin de s’organiser maintenant, de sorte que des têtes incarnent la volonté collective. Il faut leur donner l’assistance, des lieux dans lesquels ils peuvent venir, et des gens qui vont leur donner le résumé de ce qu’ils ont dit», a-t-il ajouté.
« Il faut aussi des mecs qui ont vécu l’action »
Interrogé sur l’action d’Emmanuel Macron depuis son élection, M. Tapie a recommandé au président de faire preuve de davantage d’humilité et de s’entourer de personnalités compétentes et variées, « qui ont vécu l’action ».
« Il n’a pas été autre chose que ce à quoi je m’attendais.Quand vous voulez faire un métier, que vous avez l’aspiration de le faire au plus haut niveau, vous pouvez ne pas avoir l’expérience, mais entourez-vous des gens qui ont les expériences», a confié l’ancien député.
Appelant le chef de l’État à ne pas uniquement se reposer sur des collaborateurs issus, comme lui, de l’École nationale d’Administration (Ena), Bernard Tapie lui a conseillé de mieux s’entourer, égratignant au passage l’arrogance supposée de certains technocrates, « les intelligents » qui savent « tout » :
« Non, tu ne sais pas tout mon pote. Ce que tu sais, c’est utile, mais il faut aussi des mecs qui ont vécu l’action, il faut s’entourer de gens qui ont la compétence que vous n’avez pas, pas de gens qui se ressemblent, sinon ça sert à rien.»
S’il a émis plusieurs critiques à son endroit, l’ancien propriétaire d’Adidas semble néanmoins toujours accorder sa confiance à Emmanuel Macron dont il espère qu’il sera capable de recréer « l’affection et l’amour » qu’il avait su inspirer pendant sa campagne électorale.
« Quand on veut, on peut», conclut l’homme d’affaires.
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