« Tout ce qui se passe ici, c’est politique »: Éric Drouet, figure médiatique des « gilets jaunes » a estimé jeudi à sa sortie de garde à vue, que son interpellation, mercredi soir près des Champs-Élysées, relevait du « jamais vu ».
Une convocation devant le tribunal correctionnel lui a été délivrée par un officier de police judiciaire pour le 15 février, a annoncé le procureur de Paris, Rémy Heitz, dans un communiqué.
Il devra répondre du chef d’« organisation d’une manifestation sur la voie publique sans autorisation », aussi bien pour les faits de mercredi soir que de ceux du 22 décembre, pour lesquels il avait été placé en garde à vue une première fois et convoqué initialement le 5 juin.
« Tout ce qui se passe ici c’est politique, la façon dont c’est fait, c’est politique. Même eux (les policiers, NDLR) n’ont pas l’habitude que ça se déroule comme ça, qu’il y ait des haut gradés qui assistent à l’audition, qui posent eux-mêmes les questions, c’est du jamais vu », a déclaré Éric Drouet à des journalistes à sa sortie du commissariat parisien où il était entendu depuis son interpellation avec d’autres personnes.
Le chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne) et initiateur de la première mobilisation nationale des « gilets jaunes » le 17 novembre avait été placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable, alors qu’il se dirigeait vers les Champs-Élysées, où il avait appelé d’autres sympathisants à se rassembler.
« En dépit des sommations faites par le chef du dispositif d’ordre public de la direction de l’ordre public et de la circulation, il se maintenait sur la voie publique », a expliqué M. Heitz dans son communiqué, affirmant qu’un appel à se rassembler avait été lancé sur les réseaux sociaux et que M. Drouet, lors de son interpellation, se rassemblait avec une centaine de personnes rue Royale, non loin des Champs Élysées.
« Il n’y a pas eu d’appel » à manifester hier, a affirmé l’intéressé. « Ce n’est pas moi, c’est une page, il y a mon nom inscrit nulle part et malgré ça, on essaie de nous mettre sur le dos des inculpations. On essaie de nous mettre l’organisation d’une manifestation non déclarée, alors que là, ça n’avait rien d’une manifestation, c’était un rendez-vous au restaurant ».
Dans une vidéo diffusée mercredi en fin d’après-midi sur Facebook, Éric Drouet affirmait : « Ce soir, on va pas faire une grosse action, mais on veut choquer l’opinion publique. Je sais pas s’il y en aura qui seront avec nous sur les « Champs » (…) On va tous y aller sans gilet ».
Interrogé sur les soutiens que de nombreux « gilets jaunes » lui ont apporté, Éric Drouet a répondu qu' »avec ou sans moi, ça continuera ». « Les samedis se feront, les manifestations se feront. C’est un mouvement citoyen », a-t-il ajouté.
« Éric Drouet est libre aujourd’hui, dans une opération purement et bassement politique, qui n’a rien de juridique », a commenté son avocat, Me Kheops Lara. « Je ne peux que constater qu’aujourd’hui concernant Éric Drouet, c’est l’État qui a bafoué l’État de droit. On l’a interpellé alors qu’il circulait librement à Paris ».
À Lille, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées dans l’après-midi pour demander sa libération.
D. S avec AFP
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