Lors d’un déplacement à Carcassonne lundi dernier, Christophe Castaner a dénié le fait que certains policiers aient pu commettre des violences à l’encontre des « gilets jaunes » depuis le début de la mobilisation.
« Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des ‘gilets jaunes’ », a déclaré le ministre de l’Intérieur à l’occasion d’un point presse organisé au sein de la préfecture de Carcassonne.
« Je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense, de défense de la République, de l’ordre public. Et il n’y a pas de liberté sans ordre public. »
« Je n’ai jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou un journaliste. À l’inverse, j’ai vu des manifestants attaquer systématiquement nos forces de sécurité et attaquer aussi des journalistes», a-t-il renchéri quelques secondes plus tard.
82 blessés graves et 300 signalements d’actes violents
Des propos qui ont suscité l’indignation de nombreux internautes alors que de multiples signalements de violences policières ont été effectués auprès du ministère de l’Intérieur et que 70 enquêtes auraient déjà été ouvertes par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Plusieurs vidéos illustrant les violences commises par certains membres des forces de l’ordre circulent également sur les réseaux sociaux depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes ».
Spécialiste des sujets liés au maintien de l’ordre et au renseignement, le journaliste David Dufresne a d’ailleurs entrepris de répertorier toutes les situations où l’usage de la force par la police ou les gendarmes semble disproportionné. Au 15 janvier, il en avait déjà comptabilisé près de 300 qu’il a signalée au ministère de l’Intérieur.
Selon Libération, qui a analysé « plus d’une centaine de photos et de témoignages circulant sur Internet », 82 personnes auraient été blessées gravement pendant les manifestations – dont une soixantaine à cause de tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : les fameux flashballs.
Le quotidien ajoute qu’une douzaine de manifestants ont perdu un œil suite à un tir de flashball et que quatre ont eu la main arrachée en manipulant des grenades de désencerclement GLI-F4.
Touché en pleine tête par un tir de LBD pendant l’acte 9 à Bordeaux le 12 janvier, un pompier volontaire de 47 ans qui participait à la manifestation girondine est toujours dans le coma aujourd’hui.
Des moyens de défense très controversés
Si plusieurs voix se sont déjà élevées pour demander que les flashballs et les grenades GLI-F4 ne soient plus utilisés par les forces de l’ordre du fait de leur dangerosité, Christophe Castaner estime que ces moyens ont été utilisés de façon proportionnée par les gendarmes et les policiers.
« Quand elles sont acculées, elles [les forces de l’ordre] utilisent des moyens. […] Face à de la violence extrême, il faut des moyens de défense. […] Il y a une doctrine d’emploi, il y a des moyens de défense proportionnés, mais si jamais ils sont utilisés de façon disproportionnée il faut des sanctions. Et là-dessus, j’attends de mes forces de l’ordre de l’exemplarité », a-t-il expliqué à un journaliste.
« Si vous cumulez avec tous les incidents que nous avons eus ces derniers temps, à chaque fois ils ont su agir avec proportionnalité et je crois que chacun peut le constater : il n’y a pas eu de mort dans ces manifestations, car à chaque fois ils ont fait preuve d’un grand professionnalisme », conclut le ministre.
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