Alors que le ministre de l’Intérieur avait créé la polémique en déclarant qu’il n’avait « jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou un journaliste » pendant un déplacement à Carcassonne le 14 janvier, il a de nouveau jeté de l’huile sur le feu à l’occasion d’un discours adressé aux forces de sécurité civile.
En visite à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle) où il présentait ses vœux aux forces de sécurité civile ce vendredi, Christophe Castaner a de nouveau défendu bec et ongles les policiers et les gendarmes, n’hésitant pas à entretenir l’amalgame entre les « gilets jaunes » pacifiques et les casseurs.
Si le syndicat France Police – Policiers en colère avait invité son ministre à « lancer un message d’apaisement » la semaine dernière afin de désamorcer les tensions entre forces de l’ordre et manifestants, il semble que l’appel de la 5e force syndicale du ministère de l’Intérieur ne soit pas encore arrivé jusqu’à M. Castaner.
« Quand j’entends certains responsables […] prendre le parti des casseurs plutôt que celui de la sécurité, quand j’entends parler de brutalité inouïe et illégitime, je suis sidéré – et c’est le mot le plus poli que je trouve», a ainsi déclaré le ministre pendant son discours au centre de secours de Tomblaine.
J’ai vu votre courage, votre soif de servir.
J’ai partagé avec vous des drames. Ils m’ont profondément marqué.
L’héroïsme, c’est votre nature. C’est votre quotidien.
Depuis 3 mois, j’ai l’honneur de vous défendre.
Alors pour vous, avec vous, chaque seconde, je me battrai. pic.twitter.com/6LIfewVOVa— Christophe Castaner (@CCastaner) 18 janvier 2019
« Nous respecterons toujours le droit de manifester, mais jamais celui de détruire», a-t-il ajouté sans un mot pour les 80 à 90 « gilets jaunes » gravement blessées depuis le début de la mobilisation ni pour les plus de 300 cas ou l’usage de la force par les gendarmes et les policiers semblait disproportionné qui ont été signalés au ministère.
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, des milliers de blessés ont été dénombrés parmi les manifestants, de la simple contusion aux traumatismes causés par les tirs du très critiqué lanceur de balles de défense (LBD).
[Images choquantes] pic.twitter.com/KB7KMRbG2R
— Loopsider (@Loopsidernews) 17 janvier 2019
Le 17 janvier, le Défenseur des droits a d’ailleurs encore une fois demandé le retrait des Lanceurs de balles de défense (LBD) de l’arsenal policier après que de nombreux manifestants ont été grièvement blessés.
Une demande motivée par « l’évidence de la dangerosité » des LBD selon Jacques Toubon.
Près d’une quinzaine de personnes auraient perdu un œil après avoir reçu un projectile tiré par un LBD ou un flash-ball depuis le début de la mobilisation selon les travaux menés par Libération ou ceux réalisés par le journaliste indépendant David Dufresne.
A la veille de nouvelles manifestations des #GiletsJaunes à travers la France, demain, cette #infographie de @libe sur les #violences policières synthétise le remarquable travail de documentation réalisé par David Dufresne (@davduf): https://t.co/2QfBKZWgaa pic.twitter.com/uUPYVm8USP
— Baudouin Eschapasse (@eschapasse) 18 janvier 2019
Ce dernier estime que 80 à 90 personnes ont été blessées gravement, dont « beaucoup à la tête », par des tirs de flash-ball ou de LBD depuis la fin du mois de novembre.
« Il y a 15 personnes, selon différents décomptes, qui ont perdu l’oeil. »
Pour @davduf, le journaliste qui recense les vidéos de violences policières lors des manifestations des gilets jaunes, l’utilisation du flashball et du LBD40 par les forces de l’ordre pose question. pic.twitter.com/sc8ym5JXSh
— Brut FR (@brutofficiel) 18 janvier 2019
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