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Gilets jaunes – filmé en train de frapper plusieurs personnes pendant l’acte VIII, le commandant de police de Toulon s’explique

janvier 7, 2019 14:56, Last Updated: janvier 7, 2019 21:38
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Certaines séquences filmées à Toulon samedi dernier dans le cadre de l’acte VIII des « gilets jaunes » montrent un policier en train d’asséner des coups à plusieurs personnes.

Commandant divisionnaire, Didier Andrieux était responsable des unités d’ordre public des policiers nationaux déployées à Toulon pendant la manifestation du samedi 5 janvier.

Dans une vidéo d’une vingtaine de secondes diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le commandant Andrieux – en uniforme des motards de la police – s’avancer vers un homme déjà mis à l’écart par ses collègues avant de lui asséner plusieurs coups de poing.

S’il ne porte pas de gilet jaune, l’homme qui reçoit les coups aurait été appréhendé après avoir « jeté des objets sur les policiers ». D’après le commandant Andrieux, il aurait été armé d’un tesson de bouteille.

« Les collègues sont au bouclier et ne voient pas qu’il a un tesson dans la main », a-t-il expliqué dans les colonnes de Var-matin.

Le fonctionnaire de police explique avoir d’abord envoyé un coup sur la main de la personne interpellée « pour lui faire lâcher le tesson ». Puis, « je lui donne deux autres coups, car je ne sais pas s’il a lâché le tesson » poursuit M. Andrieux.

Élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur le 1er janvier, le commandant de police affirme que l’individu en question « est un multirécidiviste qui n’a rien à voir avec les ‘gilets jaunes’ ».

Soutien du procureur de la République

Des éléments confirmés par Bernard Marchal, procureur de la République de Toulon, qui a expliqué à l’AFP que l’individu incriminé était connu depuis une dizaine d’années pour des faits d’outrages et de viol.

« Nous avons pu établir que cet homme faisait partie d’un groupe d’une cinquantaine de casseurs qui avaient dégradé des voitures dans les minutes avant la vidéo », poursuit le magistrat. L’individu a été arrêté et placé en garde à vue.

Une seconde vidéo montre l’arrestation d’un homme affublé d’un gilet jaune qui est amené jusqu’au capot d’une voiture avant de recevoir des coups de la part des policiers dont le commandant Andrieux.

« Il s’agissait d’un homme identifié comme un meneur, qui donnait instruction de prendre des palettes et de former des barricades qui ont été incendiées », a expliqué un fonctionnaire aux journalistes de Var-matin.

D’après M. Marchal, l’homme était masqué quelques minutes auparavant et venait de s’emparer d’une bouteille. Il a également été placé en garde à vue tandis qu’un deuxième individu masqué, qui ne serait autre que son frère, est parvenu à s’échapper.

« Il y avait un contexte insurrectionnel avant et après ces vidéos, dans lequel il était impossible d’interpeller quelqu’un sans violence, et il a agi proportionnellement à la menace », a estimé le procureur de la République de Toulon qui n’a pas ouvert de procédure à l’encontre du commandant de police.

« Un contexte d’hyperviolences » 

Interrogé sur les coups portés à ce manifestant, Didier Andrieux a lui aussi évoqué «le contexte » particulier lié à cette interpellation.

Les gestes de la vidéo « correspondent à l’interpellation d’un homme qui se rebellait. Les coups sont portés sur l’épaule » ajoute le commandant de police qui dit avoir lui-même été victime de violences cet après-midi-là au niveau du carrefour Villevieille.

« J’ai été pris à partie par une dizaine d’individus qui me sont tombés dessus. Je suis tombé au sol, j’ai été frappé avec des coups de pied, notamment dans la tête. Les collègues ont dû faire usage de grenades de désencerclement pour me dégager. »

Plusieurs policiers interrogés par le quotidien ont fait part d’un contexte particulièrement violent pendant la fin de la manifestation toulonnaise.

Pour José Casteldaccia – directeur adjoint à la sécurité publique dans le Var –, « cette vidéo doit être remise dans le contexte d’hyperviolences commises en fin de manifestation ».

Et le fonctionnaire de citer « des jets de projectiles, des palettes en feu, des plots de chantier mis en travers de la route pour empêcher les voitures de police d’avancer ».

Présent sur place, le commissaire Stéphane Garcin précise que les actes de violence commis pendant la manifestation sont le fait d’un « groupuscule qui s’est désolidarisé des autres et qui a voulu prendre le tunnel, avec des gens cagoulés ».

« Ces mêmes personnes ont tenté de prendre le centre commercial Mayol, l’entrée autoroute du côté est de la ville, puis la gare », ajoute-t-il.

Selon Le Parisien, le commandant Andrieux a déjà été sanctionné par le passé pour avoir donné « un violent coup de coude » à un major de police dans les locaux de la sûreté départementale de Toulon. Soutenu par sa direction, il n’avait écopé que d’un avertissement.

Le préfet du Var Jean-Luc Videlaine a décidé de saisir l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) « afin qu’une enquête permette de faire toute la lumière sur les suspicions de violence policière ».

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