Jérôme Rodrigues, l’une des figures du mouvement des « gilets jaunes » grièvement blessé à l’œil samedi à Paris, a été touché par « un tir de Flash-ball », a affirmé dimanche son avocat Philippe de Veulle sur BFMTV.
« J’ai des éléments matériels dans le sens où c’est un tir de Flash-ball » (un lanceur de balles de défense, NDLR), a déclaré Me de Veulle, disant « réfuter » totalement la thèse d’une blessure par un éclat de grenade de désencerclement.
Selon une source policière interrogée par l’AFP, la blessure « est bien due » à l’explosion d’une grenade de désencerclement.
Jérôme Rodrigues, toujours hospitalisé, a de son côté indiqué à LCI que l’un des projectiles qui l’a touché, tiré selon lui par un lanceur de balles de défense (LBD), avait été « ramassé » par des témoins.
« Tout se passe très vite. On me lance une grenade et je me prends une balle. J’ai été doublement attaqué. Une grenade au pied et la balle », assure M. Rodrigues, accusant les autorités d' »abattage dans les règles de l’art ».
Samedi soir, le collectif « La France en colère !!! », dont l’un des leaders est Éric Drouet, très proche de Jérôme Rodrigues, affirmait dans un communiqué que ce dernier avait été « lâchement touché à l’œil droit par un projectile des forces de l’ordre (…), semble-t-il une grenade ».
Cette blessure est intervenue le jour où face à la polémique sur les lésions graves causées par les LBD 40 – qui ont remplacé les Flash-balls dans l’arsenal policier – le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait décidé d’équiper pour la première fois de caméras-piétons les forces de l’ordre dotées de ces armes dites « intermédiaires ».
« Il n’y avait pas de caméras (piétons), ni de sommations. C’est un non respect de la déontologie et des règles en vigueur », a déploré l’avocat de Jérôme Rodrigues sur BFMTV.
Il a été blessé alors qu’il se trouvait face à des forces de l’ordre, et au moment même où il était en train de filmer en direct sur son compte Facebook l’arrivée du cortège de manifestants « gilets jaunes » sur la place de la Bastille samedi après-midi.
Sur sa vidéo, « on voit un éclair, un jet partir », a poursuivi Philippe de Veulle sur la chaîne d’information en continu.
Le projectile ramassé par des témoins sera « mis à disposition » de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie samedi par le préfet de police de Paris pour faire la lumière sur les circonstances de cette blessure.
Une enquête pour « recherche des causes des blessures » a également été ouverte samedi par le parquet de Paris, selon une source judiciaire.
Évacué par les pompiers et hospitalisé, Jérôme Rodrigues a été « plongé dans un coma artificiel cette nuit », a indiqué son avocat. « Il est sous le choc. Il va être handicapé à vie. C’est un drame pour lui et pour sa famille », a-t-il ajouté.
Une plainte a été déposée samedi « tard au commissariat », selon Philippe de Veulle.
La onzième journée de mobilisation des gilets jaunes samedi a été émaillée de heurts dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Dijon, Bordeaux ou encore Evreux.
Samedi soir, à 23h30, 59 gardes à vue étaient comptabilisées à Paris en lien avec le mouvement, selon le parquet.
LG avec AFP
VIDÉO RECOMMANDÉE
Le tribunal administratif de Paris refuse de suspendre l’usage du LBD
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.