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« Gilets jaunes » : la France en alerte rouge

décembre 8, 2018 10:23, Last Updated: décembre 8, 2018 10:25
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La France est en alerte rouge. Paris a pris cette fois ces précautions, elle s’est barricadée à la veille d’un nouveau samedi de manifestations de « gilets jaunes », une crise sociale et politique qui ébranle le pays et sidère le monde.

Commerces fermés, spectacles annulés, matches de foot reportés, programme du Téléthon et parcours de la marche pour le climat changés : partout dans l’Hexagone, des dispositions exceptionnelles sont en vigueur pour se prémunir d’une nouvelle flambée de violences, comme celles qui avaient entaché les manifestations du 1er décembre.

La situation est suivie de très près à l’étranger. La plupart des capitales ont appelé leurs ressortissants à ne pas s’exposer. Bruxelles, Prague et Lisbonne leur ont même conseillé de reporter leur séjour à Paris.

Manifestation des « gilets jaunes » à Paris. (Photo : SAMEER AL-DOUMY/AFP/Getty Images)

Éric Drouet, visé par une enquête après avoir appelé à entrer dans l’Élysée, a également appelé à laisser « Paris aux casseurs » et d’aller manifester « sur le périphérique » parisien à la place.

Un des représentants des « gilets jaunes libres », Benjamin Cauchy, a appelé à ne pas aller manifester à Paris, estimant que ce rendez-vous était « un traquenard ».

Il a été reçu avec une délégation de « gilets jaunes » pendant une heure et demie vendredi soir à Matignon par le Premier ministre, « conscient de la gravité de la situation », selon lui.

« Le Premier ministre nous a écoutés et promis de porter nos revendications au président de la République. Maintenant nous attendons M. Macron. J’espère qu’il va parler au peuple de France comme un père, avec amour et respect et qu’il prendra des décisions fortes », a déclaré à la sortie Christophe Chalençon, un autre porte-parole du mouvement.

Silencieux toute la semaine, Emmanuel Macron ne s’exprimera qu’en « début de semaine prochaine » sur la crise.

Paris. « gilets jaunes », « Act 4 ». (Photo : ERIC FEFERBERG/AFP/Getty Images)

Une vingtaine d’interpellations ont eu lieu vendredi contre des éléments radicaux, a affirmé la ministre de la Justice Nicole Belloubet. « Nous cherchons absolument à éviter les violences et les heurts », a-t-elle déclaré sur BFMTV.

La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a affirmé que « les imprécations en faveur d’un renversement de la 5ème République sont inutilement dangereuses », tout en s’en prenant, sans le nommer, à Emmanuel Macron, « un homme dénué d’empathie pour le peuple, engoncé dans la morgue des élites et le mépris de classe ».

Le gouvernement a multiplié les appels au calme, constatant que l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants n’a pas suffi à apaiser la colère.

68% des Français soutiennent la mobilisation des « gilets jaunes », selon un sondage OpinionWay pour LCI publié vendredi, un chiffre stable par rapport à l’enquête de la semaine dernière.

Plusieurs responsables de la majorité font état de « remontées inquiétantes ». Le député « marcheur » du Pas-de-Calais Benoit Potterie a déposé plainte après avoir reçu une balle par courrier à sa permanence. Elle était accompagnée d’un message manuscrit : « la prochaine fois tu la prends entre les deux yeux. »

En régions, une interdiction de manifester a été décrétée dans quatre communes du Nord tandis qu’à Montauban, 28 cocktails Molotov et trois bombes artisanales ont été saisis sur un rond-point occupé par des « gilets jaunes ».

La police mobilisée à Paris. (Photo : ZAKARIA ABDELKAFI/AFP/Getty Images)

Plusieurs dizaines de « gilets jaunes » ont pénétré en début d’après-midi dans le siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

À Paris, 2 000 éléments de mobilier urbain ont été démontés. La tour Eiffel, le Louvre et plusieurs grands magasins seront fermés samedi, tout comme de nombreux commerces et restaurants.

« On barricade tout pour demain », dit Denis Thibaudet, un menuisier fixant des panneaux en bois pour protéger les vitrines d’une boutique de champagne.

Les hôpitaux parisiens ont mis en place « un dispositif de vigilance renforcé ».

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, en a appelé aux entreprises, soulignant que « tout le monde doit faire sa part » et évoquant le versement d’une prime exceptionnelle défiscalisée et exonérée de charges.

Cette prime a été qualifiée de « bonne idée » par le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.

Une extension de la mobilisation des « gilets jaunes » à d’autres secteurs est également crainte, notamment chez les agriculteurs et dans l’éducation où la situation est très tendue.

Quelques milliers de lycéens ont défilé vendredi à Paris aux cris de « Macron démission ».

Dans les transports routiers toutefois, la CGT, après FO, a levé son appel à faire grève de manière illimitée à partir de dimanche soir.

D. S avec AFP

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