Lors d’une manifestation des « gilets jaunes » à Paris, le 5 janvier dernier, l’ancien champion de boxe, Christophe Dettinger, avait frappé à coups de poing deux gendarmes.
Christophe Dettinger a été arrêté et durant sa garde à vue, une cagnotte a été créée par l’un de ses proches sur la plate-forme Leetchi afin de récolter des fonds pour l’aider financièrement. Au bout de deux jours, plus de 145 000 euros ont été récoltés et ledit contrat qui prévoyait une durée de collecte de 45 jours a été clôturé au bout de 48 heures.
À la sortie du tribunal, Me Laurence Leger, avocate de Christophe #Dettinger est acclamée par les soutiens de l’ex-boxeur @A2PRL pic.twitter.com/ijtuKFlBrc
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) 13 février 2019
Le 7 février, Leetchi avait expliqué dans un communiqué que les fonds avaient été bloqués après avoir constaté que l’initiateur de la cagnotte avait contrecarré les conditions générales d’utilisation du service. Selon la société, ce proche voulait que les fonds soient directement versés à la famille de M. Dettinger et non pas aux avocats chargés de le défendre, sur présentation des notes d’honoraires, comme c’était prévu au départ.
#Leetchi précise également que «le transfert des fonds» ne sera effectué que «sur présentation de justificatifs» et que l’argent «sera reversé directement sur le compte dédié de l’avocat et ce sans aucun intermédiaire»
#Dettingerhttps://t.co/1SALTCYiv3 pic.twitter.com/uSKtrFKJey
— RT France (@RTenfrancais) 8 janvier 2019
« Cette cagnotte devait durer 45 jours selon les règles de Leetchi ». Or, Leetchi a décidé unilatéralement de la fermer après 48 heures. Et en deux jours, plus de 145 000 euros avaient déjà été versés. Il suffit de faire le calcul. En droit civil, on appelle cela la « perte de chance » », explique Me Laurence Léger, avocate de M. Dettinger.
Sur cette base, l’avocate a donc estimé que le site aurait pu collecter 70 000 euros par jour pendant les 43 jours restants. Elle considère le préjudice à trois millions d’euros.
« La vérité, c’est que Leetchi a pris peur devant la polémique. Il faut se rendre compte de la façon dont les « gilets jaunes » ont été méprisés dans cette affaire. Leetchi leur a interdit de pouvoir donner 10 euros à qui ils le voulaient », lance Me Laurence Léger.
Il a bien raison. Qu’une entreprise chargée de collecter de l’argent se permette d’en disposer comme elle veut est inadmissible.
Si Christophe Dettinger n’obtenait pas gain de cause, (même si ce n’est pas la totalité) ça remettrait en cause le principe même des cagnottes.— Lauric (@Lauric13) 20 mars 2019
D’autre part, plusieurs syndicats de policiers avaient qualifié cette cagnotte de « prime à casser du flic » et Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, avait réclamé sa fermeture, parlant d’une « honte ».
Le 18 mars, Christophe Dettinger et son épouse ont fait délivrer une assignation devant le tribunal de Paris à la plate-forme Leetchi dans laquelle ils lui réclament 3 120 768 euros de dommages et intérêts.
L’horreur absolue du mépris en marche. « parler lentement et en mots simples ».
Face aux macronistes, soutien total, intégral et sans réserve à Christophe Dettinger. Que son argent, donné volontairement et massivement par des Français libres, LUI SOIT RENDU. #Leetchi #GiletsJaunes https://t.co/PTGnGfly8l— Mercutio (@pnferry) 20 mars 2019
Contactée par 20 Minutes, la plate-forme de cagnotte ne désire pas « commenter » le montant des dommages et intérêts demandés par l’ancien boxeur et explique qu’elle ne porte de « jugement de valeur sur aucune thématique ». Elle évoque également qu’elle a saisi la justice afin de savoir si la cagnotte avait été créée dans de bonnes conditions. Elle souligne qu’elle se conformera « bien évidemment » à la décision qui sera rendue.
Leetchi est toujours aussi demandé maintenant ou ça passe par une autre marque ? Cette cagnotte était légale et apparemment pour sa famille et non pas pour régler spécialement des frais d’avocat… Retour de baton !https://t.co/GPxueGlZQH
— Anne Marie de la Plèbe ! (@AnneMar27967307) 20 mars 2019
M. Dettinger a été condamné le 13 février à un an de prison ferme avec aménagement de peine. Il vit actuellement entre le centre de semi-liberté de Corbeil-Essonnes où il se rend la nuit pour dormir et la mairie d’Arpajon (Essonne) où il encadre, la journée, une équipe d’agents de voirie.
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