« Gilets jaunes »: l’arrestation d’Éric Drouet provoque l’indignation

3 janvier 2019 15:06 Mis à jour: 3 janvier 2019 16:37

L’arrestation à Paris du « gilet jaune » Éric Drouet le 2 janvier a provoqué l’indignation du monde politique, à deux jours d’un huitième samedi de manifestations dans plusieurs villes de France.

Placé en garde à vue pour « organisation d’une manifestation sans déclaration préalable », ce chauffeur routier de Seine-et-Marne, figure controversée du mouvement, a été interpellé la veille le 2 janvier près des Champs-Elysées.

Soutien affiché du mouvement, la cheffe du Rassemblement national Marine Le Pen a dénoncé sur Twitter une répression de l’exécutif: « Les vœux de hargne du 31 décembre et la violation systématique des droits politiques de ses opposants dessinent un visage terriblement inquiétant d’Emmanuel Macron ».

« Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune », avait tweeté le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juste après l’arrestation de celui pour lequel il avait avoué sa « fascination ».

Taxant le gouvernement d' »amateurisme », le président des Centristes, Hervé Morin, a lui appelé à « sortir de l’arrogance et du mépris » vis-à-vis des « gilets jaunes », qui sont mobilisés en France depuis un mois et demi pour réclamer notamment plus de pouvoir d’achat.

Le seul « crime » d’Éric Drouet, dont la garde à vue peut durer jusqu’à jeudi soir, a été de déposer « des bougies (…) sur la place de la Concorde à Paris en hommage aux victimes gilets jaunes décédées », a défendu son avocat Me Kheops Lara, dénonçant une arrestation « totalement arbitraire ». Vous pouvez retrouver l’ensemble de l’appel d’Eric Drouet pour la manifestation du 2 janvier en suivant ce lien.

Le 22 décembre, M. Drouet avait déjà été arrêté lors de « l’acte VI » des manifestations à Paris pour « port d’arme prohibé » – un bâton – et sera jugé le 5 juin en correctionnelle.

Le gouvernement et la majorité ont, eux, défendu l’arrestation du routier au nom de l’État de droit.

« Quand quelqu’un organise une manifestation alors qu’elle n’est pas déclarée, c’est qu’il ne respecte pas l’État de droit », a estimé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur France Inter.

« Dans une République, l’ordre est important (…) La République, ce n’est pas l’anarchie », a abondé le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, sur Cnews.

LG avec AFP

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Le 5 décembre, invité à BFMTV, Eric Drouet figure des gilets jaunes appelait à investir l’Élysée samedi

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