Gilets jaunes : le boulanger qui avait refusé de servir un policier pendant l’acte XII a été placé en garde à vue

13 février 2019 16:09 Mis à jour: 13 février 2019 16:09

Un employé d’une boulangerie a été placé en garde à vue ce mardi pour« refus de vente » et « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » suite à des évènements intervenus le 2 février, en marge de l’acte XII des Gilets jaunes. 

Le 2 février dernier, pendant l’acte XII des Gilets jaunes, un employé d’une boulangerie parisienne refusait de laisser entrer un policier de la Brigade anticriminalité (BAC) dans son échoppe située à Paris, dans le 3arrondissement.

Filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, la courte séquence avait suscité des réactions diverses et variées de la part des internautes.

En civil, le fonctionnaire portait un simple brassard orange au niveau du bras lorsqu’il s’est présenté devant l’entrée de la boulangerie de la Maison Landemaine – une enseigne qui détient plusieurs boutiques dans la capitale – sise 180, rue du Temple.

Engagé sur la manifestation des Gilets jaunes, il souhaitait vraisemblablement profiter d’un moment de répit pour prendre un café.

L’employé de la boulangerie lui avait alors demandé s’il était armé. Une question à laquelle l’agent de la BAC avait répondu par la négative avant de déclarer, manifestement agacé par l’accueil qui lui avait été réservé, qu’il préférait « aller ailleurs ».

Il avait également laissé entendre qu’il pourrait « regarder ailleurs » en cas d’échauffourées visant le commerce incriminé, soulignant que la boutique possédait « plein de vitrines ».

« Nous étions en plein mouvement de foule […] Une street-medic blessée se trouvait à l’intérieur du magasin. Deux policiers ont débarqué, sans rien dire, armés et cagoulés. Le responsable du magasin a accepté de leur servir un café, mais seulement s’ils enlevaient cagoules et armes. Et ils n’ont pas apprécié », a expliqué un témoin de la scène aux journalistes du Parisien.

Deux autres personnes présentes sur les lieux ont toutefois assuré que « le boulanger a non seulement refusé de laisser entrer les policiers [mais] il les a aussi insultés et leur a fait des doigts d’honneur », écrit le Parisien qui souligne que ces témoins ont fait des dépositions.

D’après le quotidien francilien qui cite une source proche du dossier, le prévenu de 32 ans aurait reconnu « avoir fait un doigt d’honneur, ce qu’il avait nié dans un premier temps ».

Suite à l’émoi suscité par la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, la Maison Landemaine  a publié quelques lignes – retirées depuis – sur Facebook afin d’apaiser la situation :

« Pendant les manifestations, nos équipes ne transigent pas avec ces valeurs d’accueil et s’efforcent de préserver une atmosphère calme au sein de nos établissements en demandant aux policiers et aux manifestants de ranger leurs armes et d’ôter leurs cagoules. »

Le message n’aura néanmoins pas suffi à empêcher que le boulanger de l’enseigne de la rue du Temple soit placé en garde à vue pour « refus de vente » et « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » le matin du 12 février.

Une garde à vue qui intervient suite à la plainte du policier refoulé, celui-ci ayant regretté « un incident malheureusement symbolique à l’encontre des forces de l’ordre ».

« C’est choquant de vouloir nous mettre au même niveau que les casseurs », a réagi Yvan Assioma – secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale pour Paris.

« Il me semble que les commerçants sont par ailleurs bien contents qu’on vienne sécuriser leurs vitrines pendant les manifestations», conclut le responsable syndical.

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