« Gilets jaunes » : le gouvernement ne veut pas « mettre la poussière sous le tapis » en faisant « un geste »

3 décembre 2018 21:12 Mis à jour: 3 décembre 2018 21:12

Le gouvernement est « ouvert au dialogue » avec les « gilets jaunes », mais ne veut pas « mettre la poussière sous le tapis » en faisant « un geste » par exemple sur le pouvoir d’achat, ce qui serait « très méprisant à leur encontre », a estimé lundi Benjamin Griveaux.

« D’abord, considérer que c’est en donnant quelque chose qu’on va calmer la colère, c’est être très méprisant à l’endroit de ces personnes », a déclaré le porte-parole du gouvernement sur France Inter.

« Vous pouvez faire un geste sur quelque chose sur le pouvoir d’achat, ça ne réglera pas le problème de cette dame qui (ne peut pas voir) de médecin dans les six mois, ça ne réglera pas le problème de l’éducation », a-t-il ajouté.

« Penser que, comme on a toujours fait depuis 30 ans, un petit geste et puis on met bien la poussière sous le tapis, et on ne règle surtout pas le problème fondamental et structurel, et ça recommencera dans six mois, douze mois, dix-huit mois, ça franchement, ça n’est pas être respectueux », a-t-il insisté.

Mais « nous sommes ouverts au dialogue », a-t-il ajouté.

Face à cette crise, Emmanuel Macron doit-il s’exprimer ? « Cela lui appartient », a répondu M. Griveaux, en réaffirmant que « d’abord on va dialoguer ».

Interrogé pour savoir si le gouvernement allait accepter un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants au 1er janvier réclamé par les oppositions, il a de nouveau prôné le dialogue, avec les chefs de partis politiques et des représentants  des « gilets jaunes », reçus lundi et mardi à Matignon. « Donc on va en discuter, on ne prend pas les décisions avant, on est dans le dialogue ».

Alors qu’on lui faisait remarquer qu’il n’opposait plus un non catégorique à cette piste, il a répondu : « D’abord je dis oui au dialogue, avant de dire non à quoi que ce soit », tout en réaffirmant : « nous ne ferons pas payer la dette écologique aux générations qui viennent ».

À ceux qui réclament le rétablissement de l’impôt sur la fortune, il a répondu que « l’ISF n’est pas un cadeau aux riches » : il doit « permettre aux entreprises d’avoir de l’argent réinvesti dans les territoires » au lieu de le voir « partir à l’étranger ».

Sur LCP, Hugues Renson, le vice-président de la république en marche (LREM) de l’Assemblée nationale, a estimé de son côté que s’« il faut maintenir le cap, on peut moduler le tempo » et a plaidé pour « des réponses très concrètes aux Français », en avançant l’idée d’une « prime mobilité travail » qui serait « attribuée de manière exceptionnelle et transitoire aux travailleurs dans les zones peu denses, périurbaines ».

Il faut en parallèle « un dialogue social », a-t-il ajouté, alors qu’Édouard Philippe avait initialement rejeté l’idée d’une réunion avec les corps intermédiaires proposée par le numéro un de la CFDT Laurent Berger.

Il faut « entrer dans un cycle de négociations avec les corps constitués, organisés, représentatifs (…) : partis politiques, collectivités locales, syndicats, ONG, entreprises, mouvements citoyens », a énuméré M. Renson.

D. S avec AFP

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