« Gilets jaunes » : le maire d’Évreux invite des « gilets jaunes » à bloquer la préfecture, le préfet stupéfait

30 novembre 2018 21:59 Mis à jour: 30 novembre 2018 21:59

Le maire Les Républicains (LR) d’Évreux Guy Lefrand a invité des « gilets jaunes » à bloquer la préfecture ou la police municipale, provoquant la « stupéfaction » du préfet de l’Eure et la condamnation du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Dans une vidéo diffusée sur Facebook, que l’Agence France Presse (AFP) a consultée jeudi avant qu’elle ne soit retirée, l’élu, venu lundi à la rencontre de « gilets jaunes » protestataires installés sur un rond-point à l’entrée d’Évreux, suggère quelques idées d’actions aux manifestants.

À la question de l’un d’entre eux sur le meilleur moyen de se faire entendre, M. Lefrand répond : « C’est de bloquer la préfecture ». « Le centre des impôts, je trouve l’idée plutôt marrante. Le symbole n’est pas mauvais », poursuit l’élu, par ailleurs président de la fédération départementale LR de l’Eure.

Dans son échange filmé avec les « gilets jaunes », Guy Lefrand donne par ailleurs quelques conseils aux manifestants.

« Si, bêtement, vous décidez de bloquer la police municipale, ou en tout cas les ASVP (NDLR: agents de surveillance de la voie publique), et que moi j’oublie d’intervenir, ça ne gênerait personne et ça peut être visible », y déclare le maire d’Évreux.

« Si vous êtes à cinq pour bloquer la police municipale, mes gars ne sortiront pas. Si vous le faites, je ferai semblant de ne rien voir », ajoute-t-il, assurant par ailleurs ne pas vouloir récupérer le mouvement de protestation.

« Le préfet de l’Eure a pris connaissance avec stupéfaction des propos de Guy Lefrand, propos qui ne correspondent pas à la qualité habituelle des relations entretenues par le maire et le préfet », a réagi de son côté la préfecture dans un communiqué.

« Il n’est pas acceptable de faire obstacle au fonctionnement de la police municipale ou de la police nationale chargées d’assurer la sécurité de nos concitoyens, ni d’empêcher le bon fonctionnement des services publics », poursuit-elle.