Fervent soutien des manifestants, Didier Maïsto a envoyé un courrier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) afin de l’inviter à se pencher sur les propos de BHL.
Dans une lettre publiée sur son compte Twitter le 11 mars, le président-directeur général de Sud Radio, a demandé au CSA de « comptabiliser la totalité des interventions audiovisuelles de monsieur Bernard-Henri Lévy […] sur le temps de parole de La République en Marche ».
Il pointe notamment du doigt le dernier projet de BHL, Looking for Europe, une œuvre théâtrale « qui en réalité n’est pas une fiction mais bien un discours de campagne assumé, et ce, en dépit de son aspect caricatural, diffamatoire et ordurier » selon le patron de la radio parisienne.
Didier Maïsto a également invité l’autorité de régulation de l’audiovisuel français à « analyser » certains des propos tenus par l’écrivain dans sa pièce dont la première représentation a eu lieu le mardi 5 mars à Milan (et non le 8 mars comme l’écrit l’auteur du courrier adressé au CSA).
Reprises par LCI, les déclarations incriminées concernent « les Gilets jaunes, qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé ». Des propos qui constituent « clairement, absolument et définitivement une criante incitation publique à la haine », selon le patron de Sud Radio.
Bernard-Henri Lévy part en tournée sur les planches, avec sa pièce de théâtre contre la montée des populismes en Europe, sous forme de monologue de 1h30.
#LaMatinaleLCI @PascaledeLaTour pic.twitter.com/2UwVhSRo0M
— La Matinale LCI (@LaMatinaleLCI) 6 mars 2019
Et Didier Maïsto de regretter que cet extrait tiré du monologue de Bernard-Henri Lévy ait été « diffusé par une chaîne d’information de façon brute et sans précaution aucune en matière de maîtrise de l’antenne, qui plus est, dans une période où notre pays a besoin d’apaisement et de concorde ».
En tournée dans toute l’Europe pour présenter sa nouvelle pièce à travers laquelle il mène campagne « pour refonder le projet européen et dénoncer les populismes », Bernard-Henri Lévy n’a jamais caché son hostilité vis-à-vis du mouvement des Gilets jaunes dont il fustigeait « les passions tristes, mortifères, nihilistes » dans un entretien paru dans Les Échos mi-janvier. Il avait par la suite affirmé que le mouvement était « le vecteur d’un fascisme nouveau ».
Incitation publique à la haine de #BHL qui, en « tournée européenne », accuse les #GiletsJaunes de « casser du flic, du juif et du pédé » (sic). Ma lettre officielle au président du @csaudiovisuel pour que son temps de parole soit imputé à #LaRem pour les #Europeennes2019 pic.twitter.com/eNi9e0yveZ
— Didier Maïsto (@DidierMaisto) 11 mars 2019
Une certaine idée de la France
Fervent soutien des Gilets jaunes, le président-directeur général de Sud Radio n’a, pour sa part, jamais caché son admiration pour le mouvement.
Dans un éditorial paru le 15 décembre dans Lyon Capitale – magazine mensuel régional qui fait partie de Fiducial Médias, elle-même filiale du groupe Fiducial – et intitulé Je suis vulgaire comme un gilet jaune, M. Maïsto n’avait d’ailleurs pas hésité à prendre la défense des manifestants, affirmant que « mépriser les Gilets jaunes c’est mépriser la France et les Français, c’est se mépriser soi-même. »
Pour le patron de Sud Radio, les Gilets jaunes représentent une certaine idée de la France, celle « des troquets, du tiercé et des plats du dimanche […], La France qui se fout de l’écologie, mais qui connaît le nom des arbres, des champignons et des oiseaux […] La France qui se baisse pour ramasser une pièce, éteint la lumière de la cuisine et met les restes au frigo dans un Tupperware […], la France laborieuse, la France de ceux qui fument des clopes et roulent au diesel, des ouvriers et des petits patrons […] La France des femmes de ménage et des ramasseurs de poubelles, celle des artisans et des commerçants près de leurs sous, la France qui sait que c’est le travail qui libère et l’oisiveté qui asservit. »
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