Le syndicat de police Alliance a réitéré dimanche sa demande de création d’« un fichier » de manifestants violents, au lendemain de « l’acte VIII » de la mobilisation des « gilets jaunes » marqué par de nouvelles violences envers les forces de l’ordre.
« On entend des déclarations disant qu’il faut plus de fermeté. Cela fait deux ans que nous demandons plus de fermeté contre ceux qui agressent les forces de l’ordre », a déclaré à Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat Alliance.
Le syndicat propose notamment la création « d’un fichier des individus violents lors des manifestations ». Ceux-ci seraient ensuite interdits dans les cortèges « sur le modèle des interdits de stade ».
En outre, « dès lors que les faits sont établis, il faut un mandat de dépôt, que l’individu aille directement en prison à la sortie du jugement avec des peines non aménageables », a ajouté Frédéric Lagache.
« Depuis le début du mouvement « gilets jaunes », combien d’interpellés dont les faits d’agressions envers les forces de l’ordre ont été avérés sont allés en prison ? », interroge le syndicaliste qui demande « des peines plus sévères ».
Enfin, le syndicat réclame que la « contravention pour port de cagoule lors d’une manifestation soit transformée en délit ». « Lorsqu’on dit qu’il faut faire preuve de fermeté il faut que les intentions soient suivies de faits », selon Frédéric Lagache.
« Une réflexion est en cours pour réfléchir aux mesures qui permettraient de mieux encadrer les manifestations », a déclaré samedi soir sur BFMTV le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez.
« Un certain nombre de réflexions sont en cours pour savoir s’il faut durcir les textes pour éviter ce genre de débordements et surtout qu’ils soient punis », a-t-il dit, évoquant « la mesure éventuellement d’avoir un fichier, d’avoir un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances ».
Le syndicat Alternative Police CFDT a pour sa part indiqué dimanche dans un communiqué que « la création d’un nouveau fichier administratif des manifestants violents est inutile et contreproductive ».
« Un fichier administratif seul ne servira à rien en dehors d’identifier des individus susceptibles d’être dangereux lors de manifestations mais sans aucune action coercitive possible avant un passage à l’acte », estime le syndicat.
Alternative propose une disposition « plus ferme » et « prise par la justice ». « Seule une condamnation d’interdiction de participer à une manifestation, ou de pointer dans un commissariat préalablement à toute participation à un événement « sensible », apparaît comme la seule solution efficace », selon le communiqué.
D. S avec AFP
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