« Gilets jaunes » : les militaires de Sentinelle pourront tirer si leur vie est menacée, déclare le général Bruno Le Ray

22 mars 2019 16:53 Mis à jour: 22 mars 2019 16:53

Sur décision du gouvernement, la mission antiterroriste militaire Sentinelle sera mobilisée de manière « renforcée » samedi pour une nouvelle journée potentiellement à hauts risques dans la crise des « gilets jaunes ».

L’initiative de mobiliser le dispositif Sentinelle afin de protéger des bâtiments officiels et autres points fixes, annoncée par le président Emmanuel Macron en Conseil des ministres, permettra aux forces de l’ordre de se « concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre », a expliqué mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Dans une interview sur Franceinfo, le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray, a précisé les consignes données aux militaires qui seront mobilisés ce weekend lors de la manifestation des Gilets jaunes.


Le général y explique que «les soldats ne seront en aucune manière engagés dans des situations de maintien de l’ordre. Ils ont différents moyens d’action pour faire face à toutes menaces, ça peut aller jusqu’à l’ouverture du feu. Ils interviennent très régulièrement sur tous types d’incidents de nature terroriste ou pas.»

Le gouverneur militaire de Paris a notamment préciser que les soldats peuvent tirer :« Ils donnent des sommations dans les cas éventuels d’ouverture du feu », comme c’est déjà arrivé au Louvre ou à Orly où des soldats ont dû tirer. « Ils sont parfaitement à même d’apprécier la nature de la menace et d’y répondre de manière proportionnée« . Si la vie des soldats est menacée ou celle des personnes qu’ils défendent, ils pourront effectivement tirer, a répété le général Bruno Le Ray.

Les appels politiques à la prudence sur l’utilisation de la force Sentinelle

Côté politique, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a appelé Emmanuel Macron, en tant que chef des armées, à « renoncer à cette décision funeste ».

« Les militaires ne sont pas formés au maintien de l’ordre. Ils sont formés au combat, pour tuer et neutraliser. On utilise l’armée en cas de guerre ou de guerre civile, mais on ne me fera pas dire que 1.500 black blocs constituent une menace pour la nation française à tel point qu’on en vienne à cette extrémité ! », a jugé le sénateur de Vendée au Point.

Le député LR Eric Ciotti a de son côté évoqué « un affichage de communication ». Jean-Luc Mélenchon, le dirigeant de La France insoumise (LFI), a jugé pour sa part que « quelles que soient les circonstances, l’armée ne peut et ne doit assurer aucune tâche de police, (car) ce n’est pas son métier ». 

« Le rôle de Sentinelle n’est pas de faire du maintien de l’ordre », a précisé une source gouvernementale expliquant que sur certains sites, des militaires de Sentinelle vont remplacer les forces de sécurité pour leur permettre de faire du maintien de l’ordre.

L’opération Sentinelle, qui n’a pas pour mission le maintien de l’ordre, représente une mobilisation sans précédent de l’armée sur le territoire national depuis la guerre d’Algérie. Quelque 7.000 militaires sont déployés en permanence dans ce cadre – pour moitié en région parisienne – depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.

Epochtimes.fr avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.