Entre baraques à frites et camion à pizzas, plus d’un millier de « gilets jaunes » ont fêté samedi l’acte 15 de la mobilisation avec un pique-nique dans un ambiance bon enfant sur les pelouses du château de François 1er à Chambord (Loir-et-Cher).
Dans la matinée, une dizaine de stands, sur fond de sono, ont pris place sur la pelouse circulaire devant le château aux nombreuses tourelles. Dans une ambiance familiale, certains improvisent des parties de foot devant des visiteurs anglais visiblement surpris.
Principalement venus de Sologne et de Touraine, les participants ont mis en place, pour éviter tout débordement, un vaste réseau de « gilets blancs », chargés de surveiller le bon déroulement de l’événement organisé en coordination avec la mairie et les gestionnaires du château.
Une centaines de personnes ont ainsi enfilé des « gilets blancs », avec en main un plan quadrillé du domaine et des numéros de téléphone soigneusement listés, pour constituer un réseau capable de veiller au moindre incident, en liaison avec la gendarmerie qui a dénombré environ 1 200 personnes.
Très attendue, Priscillia Ludosky, l’une des figures des « gilets jaunes » est arrivée peu avant midi, se prêtant au jeu des selfies avec quelques manifestants. « Je devais aller à Bruxelles, mais je suis plutôt venue à Chambord, ça a l’air sympa », a-t-elle déclaré.
Une manifestante circule parmi la foule avec un haut-parleur pour ramasser les mégots de cigarette tandis que grands-parents et petits-enfants profitent du temps printanier et que les sièges pliants, couvertures et glacières se répartissent lentement sur la pelouse.
« On voudrait penser à l’avenir de nos enfants, et au présent des mères célibataires qui galèrent », explique Sylvie, 58 ans.
Les 5 500 hectares du parc rendent la sécurisation impossible mais gendarmes et « gilets jaunes » semblent s’être entendus sur l’interdiction de l’accès au château par crainte de dégradations ou de tags provocateurs.
Parmi les manifestants ayant enfilé un gilet jaune, l’un détonne : Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, 36e du rang parmi les prétendants au trône de France, descendant du roi Louis XIV. C’est à sa famille que l’État a racheté en 1930 le domaine de Chambord. « Je suis « gilet jaune » depuis le départ », rappelle le prince de Parme, qui n’a jamais caché son soutien au mouvement.
« Ni à droite ni à gauche, ni en bas, ni en haut, ces gens sont comme tous les Français qui aspirent à vivre de leur travail », lance-t-il, son impeccable veste de velours aux rebords de cuir recouverte d’un gilet de nylon. « Les Français n’en peuvent plus, ils vivent un enfer fiscal », ajoute-t-il. Pour lui, « la présence de « gilets jaunes » à Chambord montre que les « gilets jaunes » sont respectueux de la France, les pillards sont à Paris ».
Au bout du compte les organisateurs ont gagné leur pari samedi : aucun incident n’est venu perturber ce rassemblement pacifique et à 17h00 les pelouses du château avaient retrouvé leur quiétude et leur propreté après une vaste opération de nettoyage organisée par les « gilets jaunes »..
D. S avec AFP
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