Invité sur le plateau de l’émission Zemmour et Naulleau diffusée le 23 janvier sur Paris Première, Alain Madelin est revenu sur le thème de la fracture sociale. Cher à Jacques Chirac qui en avait fait un de ses principaux thèmes de campagne pendant l’élection présidentielle de 1995, il a été remis au goût du jour par Emmanuel Macron à l’occasion de son « Tour de France des maires ».
Ancien ministre de Jacques Chirac et spécialiste des questions économiques, Alain Madelin était l’invité de l’émission Z&N le 23 janvier.
Interrogée sur la situation française et la crise des « gilets jaunes », il est revenu sur l’« énorme erreur économique faite par la France » qui serait responsable de la paupérisation d’une partie de la population aujourd’hui.
« On a choisi de faire la compétition par le bas en baissant les salaires »
« Dans la concurrence internationale, au lieu de chercher à monter nos produits en gamme avec davantage d’intelligence et davantage de capital, on a choisi de faire la compétition par le bas en baissant les salaires », a expliqué l’ancien député d’Ille-et-Vilaine.
« C’est un choix que nous n’étions pas du tout obligé de faire. Le patronat et la plupart des hommes politiques on dit qu’il fallait baisser les salaires pour être compétitif », poursuit M. Madelin pour qui une économie libérale s’appuie au contraire sur de bons salaires.
Et l’ancien ministre des Entreprises et du Développement économique de regretter la politique d’allègement des charges sociales sur les bas salaires menée par l’État depuis plusieurs années, coupable selon lui d’avoir incité les entreprises à multiplier les postes à faibles revenus pour profiter de la manne fiscale :
« Pour baisser les salaires, on a fait des tas d’allègement de charges sociales dans une fourchette comprise entre 1 et 1,6 SMIC, c’est-à-dire la fourchette des ‘gilets jaunes’ ; on la retrouve aujourd’hui. On a smicardisé la société française. »
« On a smicardisé la société ! » Pour @alain_madelin, la France paye les mauvais choix des patrons dans la compétition internationale. #ZENPP pic.twitter.com/dtOswoKCq5
— Paris Première (@ParisPremiere) 23 janvier 2019
« Le reste à vivre, ce qui fait votre petit bonheur à la fin du mois, il se réduit »
Une politique qui a enfermé une part de plus en plus grande de la société française dans la catégorie des bas salaires et des fins de mois difficiles, quand le coût de la vie ne cessait d’augmenter en parallèle.
« Le reste à vivre, ce qui fait votre petit bonheur à la fin du mois, il se réduit, il se réduit, il se réduit. La mère de famille qui avait une petite enveloppe pour faire face à des aléas de la vie, elle se retrouve avec des dettes à la banque. C’est un énorme problème », souligne celui qui, avant d’obtenir une licence de droit et de devenir avocat au début des années 70, était titulaire d’un simple brevet professionnel d’ajusteur, tourneur et fraiseur décroché au lycée Voltaire à Paris.
« Il faut recapitaliser les entreprises »
Si le pays se trouve dans une situation difficile, Alain Madelin veut croire qu’il n’est pas trop tard pour reconstruire l’économie et le pouvoir d’achat.
« Je suis très critique sur les mesures d’Emmanuel Macron, mais le choix de Macron est le bon : il faut mettre du capital dans l’entreprise. Ce choix-là, c’est le meilleur ami des ‘gilets jaunes’, il faut recapitaliser les entreprises. Il faut bien sûr aussi avoir une action d’urgence pour la grande pauvreté et les fins de mois difficiles. »
Pour l’ancien président du Parti démocratie libérale, il faut désormais mettre en place « des mesures non conventionnelles » qui seraient un complément de salaire – « c’est ce que l’on fait avec la prime d’activité » –, ainsi que des « mesures lourdes pour attaquer la pauvreté ».
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