Gilets jaunes : un « CRS » aperçu en train de faire la fête avec des manifestants interpellé à La Rochelle

23 mai 2019 17:19 Mis à jour: 23 mai 2019 17:19

La scène a suscité l’incrédulité des fonctionnaires de police présents pour encadrer les manifestants.

Samedi dernier, pendant l’acte 27 des Gilets jaunes, un comédien déguisé en CRS a été interpellé à La Rochelle après avoir sympathisé avec une quarantaine de manifestants, rapporte Sud Ouest.

Vêtu d’un uniforme de CRS, Alix Montheil – qui faisait partie de la programmation de l’évènement culturel « Fêtes Le Pont », une série de représentations organisées dans les rues de La Rochelle du 17 au 19 mai – était venu peaufiner les derniers détails de son prochain spectacle intitulé Fils de Lutte, dans lequel il entend interpeller les spectateurs sur la question de l’autorité.

« Depuis l’état d’urgence, il y a une sorte de frilosité à l’égard du spectacle de rue. Ce n’est pas un hasard de faire ce solo avec cet apparat symbolique du CRS. Je cherche à aborder le côté psychologique de l’humain, derrière la carapace avec des saynètes qui s’enchaînent », a confié M. Montheil à nos confrères du journal Le Populaire du Centre.

« On a dansé et discuté »

Apercevant un groupe d’une quarantaine de Gilets jaunes, le comédien ne résiste pas à l’envie de pousser la performance un peu plus loin et il n’hésite pas à faire valoir son statut d’artiste auprès des manifestants avant de fraterniser avec eux.

Une scène qui n’a pas manqué de susciter l’incrédulité des véritables policiers présents pour encadrer l’événement. Interloqués, les agents finissent par embarquer leur « collègue » afin de vérifier son identité.

« Cela s’est très bien passé, on m’a mis un gilet jaune sur le dos, on a dansé et discuté. Mais quand tout le monde est reparti de son côté, des policiers m’ont tout de suite arrêté. Ils m’ont expliqué que ce que je faisais était interdit. Le public a essayé de me défendre, mais on m’a conduit au commissariat », raconte le comédien.

« Cet épisode va m’inspirer »

« La police avait pensé que j’étais un gilet jaune déguisé en CRS. D’autres pensaient que j’étais un CRS qui avait disjoncté. Ils n’étaient pas au courant que j’étais programmé dans le festival. J’ai eu une longue discussion avec l’officier. Il a compris que je n’en voulais pas à la police, mais que je questionnais l’autorité. C’était une discussion paisible, intelligente », poursuit Alix Montheil.

Après quelques échanges cordiaux avec les policiers, le comédien finira par recouvrer la liberté. « Cet épisode va m’inspirer pour la suite de mon spectacle. C’est un sujet sensible », conclut l’artiste.

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