Vendredi dernier, un député LREM a été filmé en train d’invectiver des « gilets jaunes » sur un barrage à Attignat, dans l’Ain. Une scène surréaliste dans laquelle l’élu semble être dans un état second.
Le 30 novembre, Stéphane Trompille – député LREM de la 4e circonscription de l’Ain – a été filmé en pleine altercation avec un groupe de « gilets jaunes ».
La scène se déroule vers 22 h sur un barrage dressé au niveau du péage autoroutier d’Attignat, à une douzaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse.
Passablement énervé, Stéphane Trompille vocifère à l’encontre d’un groupe de manifestants.
« Tu crois que je suis qui, moi ? », s’emporte l’élu que l’on peut entendre répéter « je m’en bats les couilles » au moins deux fois malgré le brouhaha.
Très agité, il semble vouloir s’en prendre physiquement aux manifestants et il doit même être retenu par un de ses collaborateurs ainsi qu’un gilet jaune.
Les deux hommes le repoussent plusieurs fois et parviennent finalement à l’empêcher de s’approcher du groupe de manifestants.
Dès le lendemain, le député s’est expliqué sur son comportement dans le journal régional La Voix de l’Ain.
Selon lui, il rentrait d’un « déplacement dans le cadre d’une mission d’information » lorsqu’il a croisé le groupe de « gilets jaunes » et a décidé de s’arrêter pour « discuter avec eux ».
« Fatigué », Stéphane Trompille aurait ensuite perdu son sang-froid après qu’un manifestant lui a déclaré qu’ils allaient « [le] retrouver ».
Sur Twitter, l’élu a également affirmé qu’un gilet jaune l’avait « clairement menacé », ainsi que sa famille.
« J’ai explosé d’une colère malheureuse, mais sincère », s’est justifié M. Trompille.
Les réseaux sociaux se sont fait l’écho d’une altercation que j’ai eue avec un des GJ d’Attignat.
Ce dernier m’a clairement menacé ainsi que ma famille alors que j’échangeais depuis 30 min avec d’autres.
Ayant, comme nb de mes collègues été menacés depuis plusieurs semaines,— Stéphane Trompille (@S_Trompille) 2 décembre 2018
« On parlait fort, mais l’échange était correct. À un moment donné, un gilet jaune a balancé un mot qui lui a fait péter les plombs. Si son collaborateur et certains d’entre nous ne l’avaient pas arrêté, il en serait venu aux mains. Il était hystérique. Les gens de cette trempe doivent se contenir, même s’ils sont fatigués», a expliqué Joël Maison – un gilet jaune présent sur les lieux – à nos confrères de La Voix de l’Ain.
Selon l’hebdomadaire, plusieurs manifestants présents pendant l’altercation prétendent que le député était saoul au moment des faits.
Une accusation balayée par l’intéressé :
« J’ai bu un verre à la mairie lors de mon rendez-vous, et une bière avec les gilets jaunes. »
Stéphane Trompille aurait immédiatement averti le groupe LREM à l’Assemblée nationale.
Interrogé sur les répercussions que son geste pourrait avoir au sein de la majorité présidentielle, l’élu a répondu : « On verra bien ».
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