Lundi dernier, Pascal Praud est revenu sur les violences ayant eu lieu en marge de l’acte XIV des Gilets jaunes dans le cadre du programme Les auditeurs ont la parole diffusé sur RTL. En fin d’émission, une vive altercation a opposé l’animateur à un auditeur faisant partie des Gilets jaunes de Montluçon.
« J’ai l’impression d’être tout simplement le représentant de la plupart des gens qui nous écoutent, c’est-à-dire qu’au départ, j’ai entendu les revendications et je les entends d’ailleurs toujours, je trouve que les salaires sont trop bas, qu’il y a des gens qui ne peuvent pas finir le mois, qu’ils ont été oubliés, méprisés, que cette France périphérique a bien souvent été oubliée ces dernières années », a expliqué Pascal Praud quelques minutes avant d’accueillir un Gilet jaune de Montluçon à l’antenne de RTL.
« Mais quand le mouvement s’est radicalisé, quand on voit ce qu’il devient, je suis comme tout le monde, je me dis que ce n’est pas possible. Il faut trouver des solutions, il faut se parler », poursuit l’animateur.
« Ne parlez pas de choses que vous ne connaissez pas »
Présent chaque samedi dans les rassemblements à Paris, un auditeur prénommé Franck faisant partie des Gilets jaunes de Montluçon (Allier) prend ensuite la parole et commence par condamner les violences exercées par certains manifestants.
Il s’en prend ensuite aux grands médias dont il regrette la partialité lorsqu’il s’agit de relayer les informations en lien avec le mouvement.
« On ne voit jamais les vidéos des dizaines de Gilets jaunes qui se font matraquer et blesser chaque samedi. On n’entend pas les personnes qui sont capables de s’émouvoir – à juste titre d’ailleurs – des attaques subies par les policiers à propos de celles qui sont faites chaque samedi sur les Gilets jaunes », déclare Franck qui se dit « agacé par le traitement médiatique ».
« Est-ce que les grandes chaines nationales, les chaines d’information en continu, ne seraient pas en train de filtrer les images qu’elles diffusent afin que l’on retienne uniquement le mauvais côté de certains Gilets jaunes. Est-ce que tout ceci n’est pas simplement de la propagande ? », ajoute-t-il.
Des propos immédiatement contestés par Pascal Praud qui n’hésitera pas à accuser son interlocuteur de faire preuve d’un « relativisme » nauséabond.
« Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan une réaction de la police qui se fait dans le cadre d’une violence légitime, c’est-à-dire qui répond à des mouvements de foule ou des dégradations, avec des violences exercées par des casseurs », s’indigne le présentateur de l’émission.
M. Praud affirmera ensuite qu’il a participé à l’acte XIV avant de confesser qu’il n’est resté qu’« un quart d’heure » dans le cortège parisien.
« Ne parlez pas de choses que vous ne connaissez pas. Ce mouvement-là vous ne le connaissez pas parce que vous ne le vivez pas de l’intérieur. C’est cela qui est désolant : personne au sein des grands médias ne relate ce qui se passe réellement », s’emporte alors le Gilet jaune de Montluçon.
CLASH – Pascal Praud vs un prof de Montluçon https://t.co/ZhYZ0K496L via @YouTube
— Democrase (@Democrase1) 23 février 2019
« Vous êtes un esprit conspirationniste et complotiste »
Indigné à l’idée que l’on puisse remettre en question le professionnalisme des médias de masse, Pascal Praud qualifiera ensuite son auditeur d’« esprit conspirationniste et complotiste ».
« Ce qui m’inquiète, c’est que vous êtes enseignant et vous expliquez que les médias sont conspirationnistes et complotistes. Je vous le dis franchement, ça me fait peur. […] Que vous m’accusiez, il n’y a pas de problème, mais si vous dites que tous les médias font de la propagande, vous êtes un esprit conspirationniste et complotiste. »
Une assertion qui fit sortir son interlocuteur de ses gonds, celui-ci accusant Pascal Praud « de refuser la contradiction ».
« Je ne vous dis pas ce que j’ai été obligé de faire pour passer à l’antenne. Au départ, il était prévu que je dise que j’étais pour les interdictions de manifester. Si j’avais dit ça [que les grands médias n’étaient pas impartiaux], on ne m’aurait jamais sélectionné », explique alors Franck.
« C’est malhonnête ce que vous dites. Vous êtes un menteur. Vous passez à l’antenne avec le message que vous aviez prévu de dire », s’emporte l’ancien journaliste sportif avant d’accuser son invité de « duplicité ».
« Vous incarnez, monsieur, le climat d’aujourd’hui », poursuit l’animateur. Et Pascal Praud de conclure : « Les auditeurs sont témoins. »
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