Il a fallu réécouter l’interview de Gilles Boyer sur Europe 1 pour être sûr de ce qui avait été entendu. Selon cet eurodéputé LREM proche d’Édouard Philippe, si un maire est réélu sans l’apport de LREM, il sera considéré comme un ennemi du parti par le président Macron. La référence aux « ennemis du peuple » des dictatures communistes de Lénine ou de Staline n’est vraiment pas loin.
Gilles Boyer, tout fraîchement élu député européen LREM, s’est fait remarquer le 30 mai sur Europe 1 avec une déclaration pour le moins inquiétante pour la cohésion du pays
J’ai du réécouter cette interview d’hier sur Europe 1 pour croire ce que j’entendais. Boyer, ex dir cabinet d’Alain Juppé. Ex conseiller d’Edouard Philippe. Ex candidat battu aux municipales de 2014 et aux législatives. Député européen LREM#municipales.#nouveaumonde pic.twitter.com/qd3tY61hTU
— Laurence A.Gougeon (@lazgougeon) 31 mai 2019
Selon lui, en parlant des prochains municipales de 2020, « un maire qui sera réélu avec l’apport de la République En Marche et du MoDem sera un allié du président pour 2022, et un maire qui sera réélu sans leur apport sera un ennemi du président pour 2022. »
Je pose ça là.
« Un maire qui sera réélu sans l’apport [de LREM ou du @MoDem] sera un ennemi du Président ».@GillesBoyer, ex-DirCab d’@alainjuppe, ex-conseiller de @EPhilippePM, battu aux législatives par @enmarchefr, new Député européen @Renaissance_UE.
Sous vos applaudissements. pic.twitter.com/jpDNiC9y8G— Elodie Jauneau (@ElodieJauneau) 31 mai 2019
Cette expressions « ennemi du Président » en rappelle une autre, celle d’«ennemi du peuple».
La formule «ennemi du peuple» a été utilisée par des régimes autoritaires pour disqualifier une personne ou une organisation perçue comme un opposant aux intérêts de l’idéologie d’un parti centralisé. Dans l’ex-URSS, Lénine appliquait cette formule contre tous ceux qui s’opposaient aux bolchéviks « par leurs actes ou par leurs pensées ». Sous Staline, un « ennemi du peuple » pouvait être emprisonné, torturé ou exécuté, et ses biens pouvaient être confisqués.
Le progressisme, ce nouveau communisme
Un petit rappel à l’histoire est toujours bon.
Au 19e siècle, Marx et Engels (les théoriciens du communisme) croyaient en l’évolution sociale et ils estimaient que la lutte était l’outil permettant de conduire la société plus rapidement vers l’étape finale qu’est le communisme. Cette idée était en partie basée sur la théorie dialectique hégélienne selon laquelle « le conflit permet d’avancer », que Karl Marx a incorporé dans son propre concept de « matérialisme dialectique ».
C’est à cause de cette théorie, et dans le but de détruire la tradition et la croyance, que les dictateurs socialistes cherchent à étiqueter certains membres choisis de la société d’ « ennemis de classe » et à les attaquer.
Chaque système socialiste a ses propres « ennemis », allant des attaques de Lénine contre les riches paysans aux attaques d’Hitler contre les Juifs, en passant par les attaques de Mao Zedong contre les propriétaires terriens et les attaques socialistes d’aujourd’hui contre les hommes de race blanche.
Sous le socialisme, il y a toujours une lutte intentionnelle contre un groupe ou un autre de cette société – et c’est ainsi que les communistes avancent vers leurs objectifs.
En outre, ces dictateurs collaient des étiquettes et attaquaient toute personne qui contestait leurs politiques. En 1967, Mao Zedong a formulé le concept de « politiquement correct », selon lequel quiconque soutenait ses actes de génocide et de tyrannie était politiquement correct, et quiconque s’y opposait n’était pas politiquement correct et pouvait être étiqueté, attaqué ou même tué.
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