Ce jeudi, deux hommes de 28 et 21 ans ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé », soupçonnés d’avoir prostitué 7 adolescentes âgées entre 13 et 16 ans qui étaient placées sous la protection du CDEF, le Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille d’Eysines, près de Bordeaux.
Jeudi 7 avril, la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie a révélé une affaire particulièrement sordide d’exploitation sexuelle de mineures vulnérables. En effet, plusieurs adolescentes placées au Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille d’Eysines (CDEF), dans la banlieue de Bordeaux, ont été les victimes de proxénètes depuis le mois d’octobre 2021, a rapporté 20 Minutes.
C’est le CDEF lui-même qui a lancé l’alerte, le 31 décembre dernier, pour des faits de prostitutions d’une mineure de 14 ans placée dans ce foyer. Des investigations ont alors été confiées aux policiers de la brigade du proxénétisme de l’Unité en charge de l’économie souterraine (USES). Au terme de leur enquête, ils ont été en mesure d’établir plusieurs cas de victimes d’exploitation sexuelle.
Ils ont également pu mettre en évidence « l’implication de deux hommes qui profitaient de la détresse sociale et affective de ces jeunes filles pour les enrôler dans des activités de prostitution via des petites annonces postées sur les réseaux sociaux, en marge d’activités de trafic de produits stupéfiants », a indiqué le parquet. Selon les enquêteurs, au total, ce sont 7 adolescentes âgées entre 13 et 16 ans qui étaient victimes d’exploitation sexuelle.
D’après les témoignages recueillis, les jeunes filles fuguaient des foyers où elles étaient placées pour se prostituer dans un appartement de Mérignac, une commune de la banlieue de Bordeaux. Quant aux 2 hommes, âgés de 21 et 28 ans, ils ont été interpellés mardi dernier puis déférés ce jeudi au parquet de Bordeaux, qui a ouvert une information judiciaire. Les deux hommes ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé » et « infraction à la législation sur les stupéfiants ».
Selon le parquet, le principal mis en cause, âgé de 28 ans, a d’abord séduit l’une des jeunes filles avant de faire de même avec les autres, en mettant en avant « la possibilité pour elles d’obtenir facilement de l’argent ». Ce dernier mettait alors à disposition son appartement « pour la réalisation des prestations sexuelles, en échange de 50 % des gains ».
À son domicile, les enquêteurs ont également saisi près de 4000 euros en espèce, 320 grammes de résine de cannabis, 50 grammes de cocaïne et 65 grammes d’herbe, a rapporté France 3 Régions. Le deuxième homme, âgé de 21 ans, semble avoir été « un associé occasionnel », a indiqué le parquet.
De son côté, le directeur du CDEF de Gironde, Franck Bottin, a déclaré : « Ce sont des éducateurs qui ont recueilli les confidences des jeunes filles, très vulnérables sur le plan psychologique, et qui ont donné l’alerte. Dans un premier temps, il a fallu recueillir leur parole et cela n’a pas été de soi car certaines sont dans le déni de la gravité des faits, donc cela a pris du temps ».
Autre point délicat : « Les faits ne sont pas déroulés dans nos unités mais à l’extérieur, donc il fallait recueillir un certain nombre d’informations. Sur ces situations de mise en danger comme la prostitution, il nous faut des éléments probant pour faire le signalement au procureur via l’article 40 du code de procédure pénale », a-t-il précisé.
« Le travail des éducateurs, c’est encadrer au quotidien ces jeunes et ce travail se base sur la confiance. Ce travail est long et délicat et nous sommes souvent amenés à connaître des situations de délit comme celui-ci de proxénétisme envers des jeunes filles qui nous sont confiées », a conclu Franck Bottin.
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