Gironde : un maire roué de coup en Gironde pour avoir demandé de faire moins de bruits

Par Léonard Plantain
7 août 2020 19:03 Mis à jour: 7 août 2020 19:46

Agressé dans sa commune de Saint-Philippe d’Aiguille (en Gironde) après avoir protesté contre du tapage nocturne, Philippe Becheau revient sur cette « violence » dont il a été victime.

Philippe Becheau, maire de Saint-Philippe d’Aiguille, un petit village de Gironde, a été frappé mardi soir après avoir demandé à des individus de faire moins de bruit sur la place de sa commune. Ce jeudi, il est revenu sur son agression, en témoignant à LCI : « C’est compliqué, les douleurs, ça va, c’est pas très grave, mais c’est surtout l’aspect psychologique. »

« Des incivilités il y en a toujours, mais cette violence-là… Je ne suis, et nous ne sommes pas, nous maires, préparés à ce genre d’événements », précise-t-il, pointant du doigt « une époque où le respect de l’autre est un peu oublié », après que des individus ayant « refusé l’autorité » l’ont roués de coups.

« Ils n’ont pas voulu que je puisse leur adresser la parole, c’était très compliqué et l’état d’ébriété de ces gens-là a certainement accentué ce qu’il s’est passé. Peut-être que s’ils avaient été dans un état normal, on aurait pu avoir une discussion normale parce que je leur demandais simplement de baisser la musique », raconte Philippe Becheau, qui « redoutait quelque part cette agression. »

Dans son témoignage, Philippe Becheau révèle également un problème sous-jacent à son agression : « Dans nos petits villages, on n’a pas des forces de l’ordre, on n’a pas de services sociaux, et le maire est celui qui doit tout faire et tout savoir » pour ses habitants, et ce bien que « l’État nous ait mis des conciliateurs de la République pour nous aider dans cette démarche-là. »

Il évoque notamment « des appels pour tout : le chien, la tondeuse… On donne de notre temps pour rendre service aux habitants. On est au premier rang et on est confrontés à tout un tas de querelles de voisinages », précise-t-il.

Concernant l’éventualité de renoncer à sa mission de maire, Philippe Becheau a mentionné s’être « posé la question la nuit qui a suivi l’agression », pendant qu’il était hospitalisé. « Parce que je me suis engagé dans cette commune plutôt dans un esprit de bâtisseur et de vivre-ensemble », décrit-il.

Que s’est-il exactement passé ? Sur CNews, Philippe Becheau a détaillé avoir été « alerté vers 22 h 430 par des voisins se plaignant du bruit sur la place du village, d’un groupe de personnes écoutant de la musique trop forte ». Une fois sur les lieux, et après avoir fait état de sa qualité de maire, il a demandé à la vingtaine de personnes présentes de baisser le volume, ce qui a été fait.

Cependant, sentant la situation mal tourner, il est parti mais a chuté. C’est à ce moment-là qu’un homme l’a frappé, « en dépit des efforts faits par une autre personne pour maîtriser l’agresseur », a-t-il conclu.

À l’hôpital, le maire s’est vu prescrire cinq jours d’ITT (incapacité totale de travail) par les médecins.

Après l’annonce de son agression, Jean Castex (Premier ministre), ainsi que Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur) et Fabienne Buccio (préfète de Gironde et Nouvelle-Aquitaine), ont condamné fermement cette agression et lui ont témoigné tout leur soutien.

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