Alors que la Commission européenne propose de prolonger l’autorisation d’utilisation du glyphosate, la famille de Théo a dévoilé la décision de la Commission d’indemnisation des enfants victimes d’une exposition prénatale aux pesticides, indemniser le jeune homme pour avoir été exposé in-utero au glyphosate, responsable de ses malformations à la naissance.
La famille Grataloup a finalement dévoilé la décision finale concernant Théo, leur fils de seize ans, atteint de graves malformations de l’oesophage et de la trachée depuis sa naissance. « Voir aujourd’hui des politiques, des journalistes et des leaders d’opinion plaider le renouvellement du glyphosate en affirmant que “la science a parlé”, que “ce produit ne pose aucun problème”, etc., cela nous est insupportable », a déploré Sabine Grataloup, la mère de Théo sur Le Monde.
Les faits ont malheureusement débuté en 2006, quand Sabine a utilisé du Glyper, composé de glyphosate, dans le centre d’équitation où elle travaillait, sans savoir qu’elle était enceinte d’un mois. « J’ai passé du glyphosate sur 700 m², exactement au moment où se formaient l’œsophage et la trachée. C’est un moment très, très précis à la fin du premier mois de grossesse », a t-elle relaté sur Le Parisien.
Théo est né avec ces malformations qui l’ont empêché de respirer et de se nourrir correctement pendant les six premières années de sa vie, subissant même une trachéotomie pour survivre. A l’âge de 11 ans, le jeune garçon avait déjà subi 53 opérations chirurgicales, nécessaires pour tenter de reconstruire ces organes atteints.
En 2018, la famille Grataloup avait attaqué Monsanto, lequel fournissait la molécule du glyphosate à la marque Glyper, le pesticide utilisé en 2006 par Sabine. Parallèlement, le 10 mars 2022, les experts scientifiques du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu « la possibilité d’un lien de causalité » entre les graves malformations de Théo et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale.
La famille doit donc être indemnisée à hauteur de 1.000 euros par mois, soit un montant de 36.000 euros qui sera versé à Théo à sa majorité.
10 ans supplémentaires de glyphosate
Bien que la décision d’indemnisation ait été prononcée en 2022, la famille avait jusque-là, gardé le silence, suite aux attaques personnelles subies après avoir assigné en justice le géant Monsanto.
Mais, la récente proposition de la Commission européenne a contraint Sabine à sortir de son silence. En effet, un nouveau vote prévu ce vendredi 13 octobre pourrait bien prolonger de 10 ans l’autorisation de commercialisation du glyphosate.
La molécule avait été classée en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé comme « cancérigène probable » pour les humains, reporte Radio France.
L’Union européenne avait pourtant autorisé l’utilisation du pesticide en 2017 pendant cinq ans, puis encore une année dans l’attente d’une évaluation scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
En France, si Emmanuel Macron avait exprimé son souhait d’interdire ce pesticide, la problématique de remplacer cette molécule par une autre alternative se pose toujours.
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a expliqué la crainte que la France ne soit « plus capable de fournir des fruits et légumes et que l’on achète des produits au Maghreb remplis de glyphosate ».
La nocivité du glyphosate reconnue par un Fonds d’indemnisation : « On a réduit de 20% déjà l’utilisation, fait valoir Olivier Véran. La France a exprimé son désaccord avec l’extension pendant dix ans de son autorisation à condition qu’il y ait des alternatives ». pic.twitter.com/0A2IwYVA75
— franceinfo (@franceinfo) October 10, 2023
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