Le tribunal de commerce de Grenoble a pris acte mardi matin que le groupe Hermione, People & Brands (HPB), une des sociétés de l’empire Ohayon, renonçait à redresser Go Sport, avant de se pencher sur les dossiers présentés par les candidats au rachat.
Mardi matin, la première audience consacrée aux intentions de HPB a duré un peu plus d’une heure. Et à la sortie, les salariés se sont donné des accolades et ont applaudi leur avocate Evelyn Bledniak. « HPB a déclaré qu’aucun plan de redressement n’était possible » et qu’« aucun recours ne serait exercé contre le plan de cession », a expliqué l’avocate. Cette décision a été accueillie par un « ouf de soulagement » des salariés de Go Sport qui « veulent sortir du giron de Michel Ohayon » , a-t-elle précisé.
En pleine tourmente financière, l’homme d’affaires bordelais a délégué mardi un responsable de la Financière immobilière bordelaise (FIB), la holding de tête de son empire, pour faire part officiellement part au tribunal du retrait annoncé dès lundi soir par HPB par voie de communiqué.
Le retrait et l’absence de recours permettront d’examiner les offres de reprise « avec plus de sérénité » cet après-midi, a souligné Me Bledniak.
Un rachat sauvegarderait les emplois
Deux des candidats au rachat émergent parmi la vingtaine d’offres de reprise : le britannique Frasers et Intersport France. « Le choix ne sera pas si simple », a noté Me Bledniak, « il s’agit de deux offres solides, mais avec des projets sociaux radicalement différents ».
Le désistement de HPB intervient alors que le groupe Ohayon traverse une passe difficile. Après la liquidation de l’enseigne Camaïeu (2600 salariés) en septembre dernier, la holding de tête du groupe, la Financière immobilière bordelaise (FIB), s’est déclarée en cessation de paiements, l’enseigne Gap (350 salariés) récemment rachetée par Go Sport a été placée en redressement judiciaire et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.
Lors de l’audience, les salariés élus de Go Sport ont « souligné le discours de victimisation développé par HPB », alors que la direction a dénoncé un « bashing médiatique », a expliqué Me Bledniak. « Aucune excuse n’a été adressée aux salariés », a-t-elle regretté. Géraldine Rey, salarié dans un Go Sport de Grenoble et représentante CGT, s’est dite « soulagée » du retrait de HPB mais « triste » à l’idée que « l’enseigne Go Sport serait peut-être amenée à disparaître ».
Qui sont les potentiels repreneurs ?
Le tribunal doit consacrer l’audience de l’après-midi aux offres de reprises. Mais les 2200 salariés de Go Sport devront encore patienter avant de connaitre sa décision qui doit être mise en délibéré au terme des débats. Dans son offre finale, la filiale de Frasers, Sports Direct, s’engage à reprendre 75 magasins, au lieu de 74 initialement annoncés, et 136 des 227 salariés du siège, au lieu de 117 initialement repris. Dans les magasins, Sports Direct s’engage à reprendre 1477 salariés, sur les 1574 recensés.
Le groupe indique vouloir, « de manière raisonnée et progressive au cours des trois ou quatre prochaines années », faire passer les magasins Go Sport sous enseigne Sports Direct. Ombre au tableau, sa réputation a souvent été assombrie par ses pratiques sociales, qui ont fait l’objet de vives critiques par le passé, notamment sur les conditions de travail de ses salariés. De son côté, Intersport France a fait une proposition de reprise en joint-venture avec une société qatarie, Al-Mana, et propose de reprendre 72 magasins, 1446 salariés sur les 1574 des magasins, et 185 salariés du siège (Groupe Go Sport), selon le dossier consulté par l’AFP.
D’autres repreneurs se sont également portés candidats, des entreprises locales, dont certaines franchisées sous l’enseigne Sport 2000, ou des groupes tels que Centrakor Stores, La Foir’Fouille ou même LIDL. Ils proposent des reprises partielles des actifs et des salariés de Go Sport.
La société-mère Groupe Go Sport rassemble les activités du siège du distributeur, à Sassenage près de Grenoble, et 46 magasins en master franchise à l’international. Sa filiale Go Sport France réunit 82 magasins intégrés, 87 magasins franchisés (Go Sport et Endurance Shop) ainsi que la vente en ligne.
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