Golfe de Gascogne : plus de 600 dauphins morts en quelques semaines, victimes de la pêche

Par Nathalie Dieul
19 février 2020 02:03 Mis à jour: 19 février 2020 02:03

Depuis le début de l’année, plus de 600 cétacés morts se sont échoués dans le golfe de Gascogne, dont plusieurs dizaines de dauphins rien que pendant le week-end du 15 et 16 février. L’hécatombe serait due à la pêche.

«Ce week-end a été une hécatombe, le pire depuis le début de l’année», déplore auprès de nos collègues du Parisien Hélène Peltier, biologiste à l’observatoire Pelagis.

« Nous sommes encore en train de les faire sortir. La plupart sont des dauphins communs, d’environ 1 m 90 pour 70 à 80 kg. Ils ont été repérés par des promeneurs et pris en charge par les services techniques des communes. Nous envoyons ensuite un de nos correspondants pour les examiner », ajoute Éléonore Meheust, ingénieure d’études au même observatoire, en entrevue à Ouest-France.

Les données de l’année 2020 dépassent celles de l’année 2019 à la même époque : en un mois et demi seulement, plus de 600 carcasses de cétacés – pour la plupart des dauphins communs, ainsi que quelques marsouins – ont été recensées dans le golfe de Gascogne, contre 470 l’année dernière pour la même période.

« La plupart porte des traces de capture accidentelle par des bateaux de pêche », remarque Mme Meheust, soit 80 % des dauphins autopsiés par l’observatoire Pelagis. « Le vent pousse les dauphins morts vers la côte et rend visible cette mortalité. »

Toutefois, le nombre de dauphins tués à la suite de captures accidentelles pourrait atteindre 11 000 cétacés, en tenant compte des animaux qui coulent ou bien sont emportés au large.

Afin d’exposer le problème à la vue de tous, l’ONG Sea Shepherd a mené une action spectaculaire sur la place du Trocadéro à Paris mardi 14 janvier, rapporte Le Figaro. Au-dessus de deux cadavres de dauphins, les militants tenaient une banderole indiquant : « des milliers de dauphins comme celui-ci sont massacrés chaque année en France pour que vous mangiez du poisson ».

« De décembre à mars, les pêcheurs traquent le merlu, le bar et le cabillaud, qui se nourrissent de petits poissons pélagiques comme les sardines et les anchois présents dans le golfe de Gascogne. Or ces poissons sont aussi la nourriture du dauphin. Tout le monde se retrouve donc au même endroit », explique Hubert Carré, directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).

Selon M. Carré, les pêcheurs français mettent toutefois en place des mesures pour éviter des pêches accidentelles, en commençant pas équiper les chalutiers de répulsifs sonores appelés « pingers », dont le but est d’éloigner les dauphins des filets et des chaluts.

« Il y a des prises accidentelles. On fait tout de notre côté pour essayer d’y remédier », affirme Mathias Duret, pêcheur des Sables d’Olonne. « On veut continuer à pêcher. On veut essayer de faire avec, et arriver à zéro prise accidentelle des dauphins. »

Les mesures telles que les « pingers » ne satisfont pas Sea Shepherd. « Nous réclamons des caméras sur les ponts des navires de pêche, afin que les scientifiques puissent clairement identifier les navires qui pêchent le plus de dauphins », a précisé Damien Chaumillon, membre de l’ONG, auprès de France Info.

Du côté national, le gouvernement est en train d’élaborer un plan.

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