Saisi par des associations environnementales, le tribunal de Bayonne a ordonné l’arrêt immédiat du chantier dans le golfe de Gascogne, ce mercredi 14 août. RTE devra d’abord garantir la protection des mammifères marins pour conditionner sa reprise.
Le projet semble à présent compromis. Ce mercredi 14 août, le tribunal de Bayonne a ordonné la fin des travaux de la ligne à très haute tension dans le golfe de Gascogne, rapporte Sud Ouest.
Saisie par trois associations de protection de la biodiversité, la justice exige des mesures de protection supplémentaires pour être certaine que le projet ne provoque pas une importante pollution sonore sous-marine pouvant affecter les cétacés présents dans les eaux concernées. En effet, ces associations craignent la disparition de 17 espèces de mammifères marins entraînée par les impacts sonores créés par la ligne à très haute tension menée par l’opérateur.
« C’est une prise en compte réelle des impacts environnementaux. Des mesures de bon sens s’imposent. On ne peut se contenter, comme le fait RTE, d’affirmer qu’il n’y a aucun danger », s’est félicitée auprès de nos confrères Marie Darzacq, présidente de Landes Aquitaine Environnement (l’une des trois associations avec Défense des milieux aquatiques et Sea Shepherd France).
Apporter des garanties
Pour que le chantier puisse reprendre son cours, l’opérateur doit démontrer que la faune marine ne sera pas impactée, notamment par le biais d’une étude. RTE doit démarrer progressivement les émissions sonores et vérifier qu’aucun mammifère marin ne se trouve dans la zone, plus précisément dans un rayon de 750 mètres autour des sonars, selon BFMTV.
« Cela va les obliger à prendre des observateurs embarqués, à écouter des cétacés sous l’eau… c’est des dépenses supplémentaires, mais c’est comme cela qu’on pourra travailler proprement et poursuivre cette acquisition de données sans pour autant mettre en danger les cétacés », explique Philippe Garcia, président de l’association de défense des milieux aquatiques à France Bleu Gascogne.
Pour rappel, RTE compte installer entre une ligne THT (très haute tension, de 400.000 volts) de 400 km, essentiellement sous-marine, entre le Pays basque espagnol et les côtes girondines d’ici 2027. Un câble qui pourrait, en permanence, transporter l’équivalent de la production de deux centrales nucléaires.
Ce projet d’interconnexion a pour objectif de renforcer la sécurité d’approvisionnement électrique de la France et de l’Espagne en partageant plus d’électricité décarbonée. L’opérateur « prend acte de la décision du tribunal, qui est en cours d’analyse » et « se réserve le droit de faire appel ». RTE dispose de quinze jours. S’il venait à se concrétiser, le chantier resterait quand même à l’arrêt, jusqu’à ce que la chambre d’appel se prononce.
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