Le réseau social de Google, Google+, a été touché par une faille informatique ayant exposé des données personnelles d’un demi-million de comptes, a indiqué lundi le géant de l’internet, rattrapé à son tour par les polémiques sur l’utilisation des informations des internautes.
En mars, lors d’un audit de sécurité interne – baptisé Project Strobe – de Google+, auquel sont automatiquement inscrites les personnes possédant une adresse gmail, le groupe de Mountain View (Californie) a découvert une faille qu’il a « immédiatement » colmatée.
Le nom des propriétaires de 500 000 comptes, leur adresse électronique, leur profession, leur sexe et leur âge sont les principales données auxquelles des parties tierces ont pu avoir accès, assure Google dans un post de blog.
Des données postées par les utilisateurs, comme des messages, des informations sur le compte Google ou des numéros de téléphone, n’ont pu être vues ni consultées, ajoute Google, avançant toutefois qu’il ne pouvait identifier avec certitude les utilisateurs touchés par la faille, ni leur localisation.
« J’ai demandé immédiatement hier à @Google si des Français étaient concernés par leur faille de #securite. Il faut se rendre compte qu’aujourd’hui nos données ne sont pas dans des coffres fort et qu’elles peuvent fuiter ! » @franceinter #le79inter pic.twitter.com/LwwHVmeuxd
— Mounir Mahjoubi (@mounir) October 9, 2018
Jusqu’à 438 applications auraient pu profiter de cette faille informatique, qui a existé de 2015 à début mars 2018.
Piratage informatique ?
Les développeurs d’applications n’étaient pas au courant de la faille, affirme encore l’entreprise, et ne se seraient donc pas servis des données exposées : « Nous n’avons pas trouvé de preuve montrant que les données ont été employées de façon inappropriée ».
Google ne dit pas si cette faille de sécurité est due à un piratage informatique et ne donne pas non plus les raisons pour lesquelles il a attendu plusieurs mois pour rendre publique cette information.
D’après le Wall Street Journal, les dirigeants du groupe craignaient d’attirer l’attention des régulateurs et redoutaient un traitement identique à celui réservé à Facebook suite au scandale Cambridge Analytica. Cette société britannique est accusée d’avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles d’utilisateurs du réseau social américain, à des fins politiques.
Si je puis me permettre, le lien pour Google le plus intéressant est là : https://t.co/mIOzbsm1Bm
C'est là où l'on voit une partie de tout ce que Google collecte en permanence sur tous les services où l'on est connecté. https://t.co/4CLG8T3bSu
— Guillaume Champeau (@gchampeau) October 9, 2018
« À chaque fois que des données d’un utilisateur sont affectées, nous faisons plus que ce que nous demande la loi et appliquons plusieurs critères pour déterminer si nous devons le notifier », a répondu un porte-parole de Google.
En l’espèce, les raisons ayant motivé le silence de l’entreprise sont la nature des informations dévoilées, l’absence d’utilisation inappropriée des données exposées et le fait qu’il n’était pas possible de déterminer avec précision quels utilisateurs informer, affirme le groupe.
Google+ utilisé par des professionnels
Google+, qui revendique des millions d’utilisateurs, est principalement utilisé par des professionnels s’intéressant à des sujets bien spécifiques et pouvant consulter les mises à jour de leurs contacts via des « cercles ».
Ces derniers sont en fait des groupes de contacts créés par l’utilisateur selon les critères de son choix – intérêts, catégories de clients, relations… – et au sein desquels il est possible de décider du contenu qui sera partagé.
Il est aussi possible de créer des communautés au sein desquelles les participants peuvent échanger, dialoguer et partager de l’information sur des thématiques précises, tandis que le système de dialogue vidéo (Google Hangout) permet de tenir des téléconférences.
Arrêt de la version Google+ pour le grand public
Disponible en version Web et sur application mobile, Google+, qui voulait concurrencer Facebook, a été adopté très vite par les entreprises, mais Google affirme avoir constaté une grande inactivité chez les particuliers, ce qui va entraîner l’arrêt de cette version pour le grand public.
Le géant de l’internet veut tourner très vite cette page embarrassante de la faille, avec de nouvelles mesures pour permettre aux utilisateurs d’avoir un meilleur contrôle de leurs données.
Les développeurs d’applications n’auront plus accès aux données liées aux messages SMS envoyés ou reçus par les téléphones fonctionnant sous le système d’exploitation Android, aux appels entrants, et verront leur accès au carnet d’adresses des utilisateurs limité.
Un utilisateur recevra en outre désormais une requête individuelle pour donner accès aux données des différents services Google auxquels il a recours. Il pourrait par exemple choisir d’autoriser l’accès aux informations contenues dans son calendrier et refuser l’utilisation de celles stockées dans gmail.
Ces mesures sont effectives, selon Google, ce mois-ci pour les nouveaux utilisateurs et début 2019 pour les anciens.
D. S avec AFP
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