Le ministre du gouvernement de Bolivie Arturo Murrillo a déclaré qu’il portera plainte dans les prochains jours contre Evo Morales devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye, selon le média bolivien Patria Nueva.
Lors d’une conférence de presse improvisée, M. Murillo a déclaré qu’après « la plainte pour crimes de sédition et de terrorisme, il y aura une autre poursuite pour crimes contre l’humanité à La Haye dans les prochains jours » et a ajouté qu’ « il doit répondre devant la justice de ce qu’il a fait et est en train de faire, en plus de ses complices qui sont impliqués dans les tristes événements que les Boliviens ont vécu ».
Le 22 novembre, M. Murillo a déposé une plainte pénale pour terrorisme, sédition et financement de terrorisme contre l’ancien président Evo Morales, ainsi que contre le dirigeant du Mouvement vers le socialisme (MAS) Faustino Yucra Yarwi et l’ancien ministre à la présidence Juan Ramón Quintana. La plainte présentée au ministère public de la ville de La Paz indique également que ces derniers « sont les instigateurs, [et qu’ils] planifient et ordonnent la persistance des blocus ».
En Bolivie, les peines pour crime de terrorisme vont de 15 à 20 ans de prison et celles pour sédition de 1 à 3 ans, selon le même média.
« Je tiens à dire très clairement et franchement au peuple bolivien que nous, Boliviens, avons vaincu l’autoritarisme de ceux qui voulaient instiller la terreur en nous et qui ont voulu faire revivre le Vietnam en Bolivie », a déclaré le ministre, selon le média Patria Nueva.
Interrogé sur la notice bleue d’Interpol qui incombe à Evo Morales, M. Murillo a fait remarquer que l’ancien président n’a pas été condamné, mais qu’il a reçu une plainte pour sédition et terrorisme.
La CIJ, devant laquelle Arturo Murillo veut intenter un procès, est « le principal organe judiciaire des Nations unies, et elle est chargée de trancher les différends juridiques entre États ».
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 26 novembre au Mexique, l’ancien président bolivien a déclaré qu’il disposait d’une notice bleue d’Interpol dont le but est de « localiser, obtenir des informations et identifier la personne recherchée » dans les pays suivants : Argentine, Pérou, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay, Venezuela, Colombie, Équateur et Mexique.
« Je suis recherché dans le monde pour dix crimes, dont le soulèvement armé, […] l’instigation publique, la délinquance, l’association criminelle, l’organisation criminelle, […] le terrorisme, le financement du terrorisme, la discrimination, l’incitation au racisme, […] », a ajouté M. Morales.
Cependant, Arturo Murillo a déclaré le 29 novembre qu’il ignorait qu’« il n’y avait pas de notice bleue », qu’il est probable que « d’autres pays l’ont mise », mais en Bolivie il n’a été dénoncé que devant le ministère public, et qu’« il n’a pas encore été condamné ».
Les autres autorités boliviennes qui ont prétendu ne pas être au courant de la notice d’Interpol sont le procureur général de l’État, Juan Lanchipa, et la ministre bolivienne intérimaire des Affaires étrangères Karen Longaric. « Au ministère des Affaires étrangères, nous ne sommes pas au courant de cette demande d’appréhension », a assuré Mme Longaric.
M. Lachipa a déclaré deux jours après la conférence de presse d’Evo Morales qu’il avait confirmé auprès d’Interpol qu’il n’y avait pas de telle notice, puisqu’elle a pour but d’identifier ou de localiser quelqu’un, alors que dans ce cas il était évident qu’Evo Morales se trouve au Mexique.
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