Le Parti communiste chinois (PCC) est connu pour modifier ses données économiques. Une étude publiée en octobre a utilisé la lumière nocturne pour déterminer que la Chine, ainsi que d’autres autocraties, surestiment leur taux de croissance du produit intérieur brut (PIB).
L’étude américaine a recueilli des données de lumière nocturne provenant de satellites et les a utilisées pour mesurer l’exagération des données officielles du PIB des régimes autocratiques.
Elle a révélé que les autocraties surévaluent leur PIB d’environ 35%.
L’étude, publiée en octobre dans le Journal of Political Economy, est signée par Luis R. Martínez, professeur adjoint à la Harris School of Public Policy and the College de l’université de Chicago.
Selon le Pr Martinez dans une interview pour Voice Of America, les gouvernements de tous types ont tendance à être « incités à surestimer » leurs chiffres économiques, car ils sont « un facteur décisif dans le renouvellement du gouvernement », mais il constate « une exagération proportionnelle de la croissance du PIB dans les autocraties ».
Le Pr Martinez a examiné les données sur le PIB de 184 pays provenant de la Banque mondiale sur une période de plus de vingt ans, et il a comparé ces chiffres avec les données de lumière nocturnes recueillies par les satellites météorologiques de l’armée de l’air américaine.
Dans les pays démocratiques, il y a généralement des « freins et des contrepoids qui empêchent » les gouvernements de surestimer leur chiffre d’affaires économique, qui sont « largement absents » dans les dictatures.
Pour les États autoritaires, « si le véritable taux de croissance est de 1%, le régime autoritaire déclarera un taux de croissance de 1,3% ».
Un haut fonctionnaire chinois a récemment reconnu que les données du PCC sur le PIB n’étaient pas fiables, écrit le Pr Martinez dans son étude.
« Le modèle du Pr Martinez suggère que Pékin pourrait avoir surévalué la croissance du PIB d’un tiers au cours des vingt dernières années, ce qui rendrait son économie beaucoup plus faible qu’on ne le prétend », rapporte VOA.
Le 24 octobre, la Chine a révélé un taux de croissance du PIB de 3,9% pour le troisième trimestre de cette année par rapport à la même période l’année dernière, après un retard inhabituel de près d’une semaine, dépassant les prévisions du marché de 3,4% et faisant mieux que le taux de croissance de 0,4% du deuxième trimestre de 2022.
L’éclairage nocturne, révélateur de l’activité économique réelle
Su Tzu-yun, analyste principal à l’Institute for National Defense and Security Research basé à Taïwan, a déclaré dans une interview accordée à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 1er novembre que les données sur l’éclairage nocturne permettent de mesurer directement l’activité économique, car plus les lumières sont intenses et brillantes, plus l’activité est importante.
M. Su note que la lumière nocturne peut également révéler une crise de santé publique. Il a donne l’exemple de l’épidémie à Wuhan, dans la province centrale du Hubei, en Chine.
Lors de l’apparition initiale de la pandémie à Wuhan, le PCC a dissimulé la pandémie. Cependant, des scientifiques américains ont par la suite observé sur des images satellites nocturnes un nombre énorme de véhicules circulant autour des hôpitaux de Wuhan, provoquant des embouteillages. Ce flux de circulation inhabituel indiquait la possibilité d’une épidémie à grande échelle.
Manipulation des données économiques
La manipulation des données économiques chinoises est bien connue des économistes et des spécialistes internationaux de la Chine.
Le PCC a toujours manipulé ses chiffres, et même les cadres du Parti refusent de s’y fier, explique Wang He, spécialiste de la Chine et commentateur des affaires intérieures du pays, lors d’une interview avec l’édition en langue chinoise d’Epoch Times, le 1er novembre.
« En Chine, les fonctionnaires sont promus selon leur bilan économique. Par conséquent, ils sont poussés à gonfler leurs chiffres pour avancer dans leur carrière. »
« Dans le passé, les gouvernements locaux chinois publiaient leurs propres chiffres du PIB, qui étaient beaucoup plus élevés que les chiffres du PIB publiés par l’État », poursuit-il, ajoutant que le PCC a fini par interdire aux instances locales toute publication de résultats économiques désignant un organisme statistique national pour publier les données officielles.
Cependant, les statistiques nationales sont également surévaluées, explique le spécialiste mettant en doute le taux de croissance du PIB de 3,9% pour le troisième trimestre de l’année.
« Selon les données de la publication financière chinoise Caixin, l’indice PMI de la Chine de janvier à septembre était inférieur à 50, ce qui montre une contraction de la production. Comment la croissance de 3,9% pourrait-elle être possible ? »
L’acronyme PMI est l’abréviation de « Purchasing Managers’ Index ». L’indice révèle si les conditions du marché sont en expansion, restent les mêmes ou se contractent. Un indice PMI supérieur à 50 représente une expansion, tandis qu’un indice PMI inférieur à 50 indique une contraction. Un indice PMI de 50 signifie qu’il n’y a pas de changement.
En 2019, The Economist a rapporté que de 2008 à 2016, la Chine a « surévalué la croissance du PIB réel de deux points de pourcentage en moyenne chaque année », citant une étude de Chang-Tai Hsieh de l’Université de Chicago et de trois coauteurs de l’Université chinoise de Hong Kong. Par conséquent, avec l’ajout progressif chaque année sur cette période, les données officielles du PIB pour 2016 auraient été exagérées de 16%, soit plus de 1500 milliards de dollars.
Xia Song et Yi Ru ont contribué à cet article.
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