La garde d’un troupeau ne s’improvise pas. À l’ère de la vitesse et de la satisfaction immédiate, la garde d’un troupeau reste une tâche patiente, tout comme le travail d’un vidéaste israélien qui, pendant sept mois, a filmé le mouvement d’un troupeau de moutons.
Le résultat des efforts de Lior Patel est une vue à vol d’oiseau du mouvement tourbillonnant et méticuleux au sol, une perspective en hauteur d’un flux de moutons soigneusement gardés qui a hypnotisé les internautes du monde entier.
Dans une interview accordée à Epoch Times, cet homme de 42 ans, originaire de Haïfa, déclare être tombé amoureux de la photographie il y a 15 ans, lorsque son frère lui a acheté un appareil photo numérique.
Pour M. Patel, prendre des photos a toujours été un loisir. Quatre ans plus tard, une grande exposition présentera une de ses photos urbaines, prise à cinq minutes de chez lui. Encouragé, M. Patel continuera la photographie pour le plaisir tout en participant à des expositions dans le monde entier.
Finalement, avec l’arrivée des drones, M. Patel a décidé d’acheter un drone avec appareil photo.
« L’idée d’ajouter une nouvelle perspective à mes photos, c’était génial », se souvient-il.
Intrigué par la beauté de la fluidité du mouvement de la caméra à l’aide du drone, l’intérêt de M. Patel pour la vidéo a grandi. Il avait un tout nouvel ensemble d’instruments pour apprendre à capturer ses sujets en utilisant le mouvement et une perspective aérienne. M. Patel a ensuite obtenu sa licence auprès de l’autorité aéronautique israélienne et a réorienté sa carrière pour devenir vidéaste par drone à plein temps.
Tout en travaillant comme vidéographe commercial par drone, il prend le temps de s’amuser avec son art.
« J’aime aussi tourner pour moi-même, chercher, conduire, trouver des projets qui me parlent« , explique-t-il.
Sa curiosité et son intérêt l’ont conduit vers les moutons. Il avait déjà photographié de petits troupeaux. Il a peu à peu pris conscience qu’il y avait un « mouvement fantastique à dépeindre ». Cependant, M. Patel savait qu’il avait besoin d’un plus grand troupeau et, avec l’aide de quelques relations dans le milieu agricole, il a été mis en contact avec un berger.
M.Patel a été invité « à bras ouverts » à voir le troupeau. Le 2 janvier 2021, il s’est rendu sur une colline verdoyante à côté de Yokneam, dans la vallée de la paix.
Dès les 10 premières secondes de vol, M. Patel a su que le résultat serait magnifique.
« Le mouvement que j’ai vu était époustouflant », raconte-t-il. « Comprendre comment ils se répandent dans le champ et se regroupent (avec l’aide de cinq border collies)… ça m’a impressionné ce jour-là. »
À la fin de la visite, M. Patel savait que ce sujet nécessitait plus d’attention. Après avoir discuté avec le berger autour d’une tasse de café, il a appris que le pâturage du troupeau était cyclique. Les moutons étaient déplacés de leur pâturage d’hiver vers un emplacement d’été lorsque l’herbe verte de l’hiver séchait. Après la conversation, M. Patel a été invité à suivre le troupeau avec son drone pour capturer ses différentes formations.
Le projet allait prendre beaucoup de temps, car M. Patel souhaitait filmer l’ensemble des changements saisonniers et des déplacements. Le cycle complet pourrait mener M.Patel jusqu’en juillet.
Cependant, il n’a pas eu de scrupules à suivre le rythme de cette longue promenade. Il a accepté l’invitation à visiter les lieux et s’est rendu au troupeau jour après jour, mois après mois, avec son drone.
Il a suivi des formations en forme de ballet alors que les moutons se déplaçaient dans les champs, traversaient les routes, s’engouffraient dans les barrières et envahissaient les aires de nutrition. Avec son drone, il a observé le vert luxuriant des herbes d’hiver se transformer en jaune sec de l’été israélien.
À la fin du mois de juin 2021, M. Patel a réalisé que le cycle de pâturage était arrivé à son terme, et son prochain défi était d’organiser sept mois d’images. Son objectif était de présenter quelque chose qui mette en valeur la beauté naturelle du mouvement inné du troupeau, sans être interrompu par les mouvements de caméra.
Il a donc fini par prendre des extraits de chaque mois, a accéléré la vitesse du mouvement, jusqu’au jour où il a enfin pu visualiser son film en grand sur son écran.
« J’ai adoré le résultat », affirme-t-il.
M.Patel a partagé son travail avec ses clients, sa famille et ses amis sur Facebook et Instagram. Encouragé par les commentaires reçus, il a publié les séquences sur une page locale consacrée à la photographie et à la nature et a été surpris par l’attention qu’elles avaient suscitée.
« J’étais heureux que d’autres personnes y aient trouvé la même beauté que moi », dit-il.
Moins de deux heures après l’avoir partagée, sa vidéo est devenue virale. « Mon fil d’actualité était bloqué, mes notifications sur les médias sociaux ne fonctionnaient plus, je ne pouvais tout simplement pas suivre tout le trafic entrant », se souvient-il.
À ce moment-là, son projet a pris d’assaut Internet. Dans les jours qui ont suivi, des magazines, des groupes de médias et des instituts de recherche du monde entier ont eu vent de ces images. Non seulement son travail a incité d’autres personnes à apprécier la beauté naturelle que M. Patel avait lui-même vue, mais il a également suscité un intérêt international à des fins de recherche scientifique et d’étude des mouvements de foule.
Bien que submergé par toute l’attention reçue, M. Patel a saisi l’occasion pour partager son histoire, dans l’espoir « d’inspirer d’autres personnes à explorer et à s’ouvrir à des projets à long terme dans un monde accro à tout ce qui est instantané. »
Finalement, M. Patel a récemment passer sa vidéo en NFT et l’a mis en vente.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.