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Grand débat national : « Ils ont confondu débat public et campagne électorale » déclare Chantal Jouanno

mars 22, 2019 9:48, Last Updated: mars 22, 2019 9:48
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La présidente de la Commission nationale du débat public critique de nouveau les conditions du grand débat. «Ils ont confondu débat public et campagne électorale», a-t-elle déclaré dans les lignes de Challenges.

« Ce qu’Emmanuel Macron et le gouvernement ont organisé, ce n’est pas un débat public, mais une opération de communication politique » a déclaré Chantal Jouanno dans une interview parue le 21 mars. Depuis qu’elle a décidé de ne pas assumer l’organisation du Grand débat national, on sait que la présidente de la commission nationale du débat public (CNDP) porte un regard très critique sur la manière dont l’Élysée a pris le contrôle de cette consultation.

En janvier, avant que la polémique sur son salaire ne sorte dans les médias, Chantal Jouanno parlait déjà de sa possible démission de l’organisation du Grand Débat:

La polémique sur son salaire était apparue le 7 janvier alors que les relations commençaient à se tendre entre la CNDP et l’Élysée. Certains s’étaient étonnés de la révélation soudaine de ses 14.700 euros de rémunération mensuelle à ce moment de désaccord avec l’Élysée.

Elle avait ensuite été plus directe : « On n’est pas dans un Grand Débat, on est dans une consultation… Quand vous procédez uniquement par un questionnaire, en réalité, la réponse est déjà faite, le débat est faussé ».

Revenant sur son retrait de l’organisation du Grand débat après les révélations sur son salaire : »Je suis devenue le symbole de l’injustice sociale. Et ne pouvais donc plus rester la garante du Grand débat national, dont le ferment était précisément l’injustice sociale. (…) Mon retrait n’empêchait pas la CNDP de faire le job, mais sans moi« .

La présidente de la commission avait à l’époque alerté l’exécutif sur la nécessité de se soumettre à des règles en matière de transparence, d’équilibre de la parole des citoyens et d’équité dans le cadre du Grand débat. Selon elle,« l’exécutif voulait pouvoir relire et corriger le rapport final ! ». Elle avait alors «fortement» déconseillé au gouvernement «de préciser publiquement avant le débat les « lignes rouges », c’est-à-dire les propositions que le gouvernement refusera quoi qu’il advienne de prendre en compte, et plus encore les sujets dont il ne veut pas débattre» ce que les membres du gouvernement s’étaient déjà empressé de faire.

Officiellement, les prochaines étapes du Grand débat national doivent se traduire par des actes de la part de l’exécutif comme le précise le site officiel du Grand débat : « Toutes les contributions seront remontées pour permettre une analyse approfondie à la fois quantitative et qualitative et ainsi nourrir une restitution placée sous le contrôle et la responsabilité de garants. Elles permettront de forger un nouveau pacte économique, social et environnemental et de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement dans les prochains mois ».

Il y a une grande attente des conclusions de l’Éxécutif à l’issue du Grand Débat; beaucoup craignent que les réponses apportées ne soient pas à la hauteur des attentes des Français et de la crise que traverse le pays depuis 18 semaines.

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