Les opérations de lutte antipollution ont débuté vendredi dans la zone du naufrage du navire italien Grande America, où une nouvelle nappe de fioul a été observée, avec l’espoir de minimiser tout risque de pollution du littoral atlantique.
Ces opérations, menées à l’aide de quatre navires spécialisés, ont débuté dans l’après-midi en dépit de conditions météorologiques très compliquées dans la zone du naufrage du navire de 214 mètres de long, dont les soutes étaient remplies de 2 200 tonnes de fioul lourd. Le Grande America a sombré mardi à 333 kilomètres au large de La Rochelle.
Inquiétude et colère après le naufrage du #GrandeAmerica en #Bretagne : « Le risque pour les milieux marin et côtier sont importants et nous nous inquiétons d’une #pollution massive pour l’#environnement .»
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« Leur efficacité restera cependant tributaire des conditions météorologiques », a relevé la préfecture maritime de l’Atlantique, en charge de la coordination des opérations.
Alors que deux nappes avaient déjà été observées mercredi et jeudi, une nouvelle a été repérée vendredi lors d’un vol de surveillance. D’une longueur de 4,5 kilomètres et d’une largeur de 500 mètres, cette nouvelle nappe d’aspect compact et observée à proximité de la zone du naufrage, « semble confirmer qu’il y a toujours un rejet de fioul lourd depuis l’épave », qui repose à 4 600 mètres de profondeur, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.
Les deux nappes observées jusqu’à présent mesuraient 13 km de long et 7 km de large, pour l’une, et 9 km de long et 7 km de large, pour l’autre. Elles dérivaient jeudi plein est à la vitesse de 35 kilomètres par jour. Vendredi, elles n’ont cependant pas pu être observées à nouveau en raison d’une mer très agitée avec des creux de quatre mètres.
Deux conteneurs ont en outre été localisés vendredi à la dérive : l’un à 30 km au nord-est de l’épave, l’autre à 90 km à l’est. Des avis urgents aux navigateurs ont été diffusés, afin de les prévenir de leur présence. Ils devraient être récupérés par l’armateur du navire, la société italienne Grimaldi.
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Le Grande America, entre un roulier et un porte-conteneurs, transportait 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses – parmi lesquelles une centaine de tonnes d’acide chlorhydrique et 70 autres d’acide sulfurique –, ainsi que plus de 2 000 véhicules.
Il venait de Hambourg (Allemagne) et devait se rendre à Casablanca (Maroc) quand il a été touché par un incendie. Ses 27 membres d’équipage ont été secourus sains et saufs dans la nuit de dimanche à lundi et ramenés à Brest où une enquête a été ouverte.
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Les prévisions de vents et de courants font craindre une arrivée des nappes d’hydrocarbures sur les côtes de la Charente-Maritime et de la Gironde dans les prochains jours. Les deux départements ont été placés en « pré-alerte » pour anticiper tout risque de pollution et les deux préfectures ont envoyé un courrier aux communes littorales pour les avertir des risques potentiels.
A La Rochelle, tractopelles, gants, produits absorbants et boudins flottants étaient prêts vendredi pour lutter contre une éventuelle arrivée d’hydrocarbures, le maire et ancien skipper Jean-François Fountaine estimant que « la nappe arrivera mercredi, voire plus tard ».
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De leur coté, les défenseurs de l’environnement, ont continué vendredi de dénoncer « l’insécurité » liée au transport maritime de marchandises, pointant notamment du doigt les problèmes de cargaison.
Les conteneurs peuvent contenir des marchandises très variées « et avoir des réactions chimiques très différentes selon leur nature, ce qui accroît considérablement les difficultés pour combattre un incendie qui se déclarerait à bord », a indiqué Yannick Le Manac’h, ancien inspecteur des Affaires maritimes et expert pour Vigipol, syndicat mixte de protection du littoral breton et à l’origine d’une récente étude sur les risques d’incendie et d’explosion à bord des porte-conteneurs.
« On a transporté en 2018 dix milliards de tonnes de marchandises dans l’insécurité la plus absolue pour les marins à bord et l’environnement », a pesté de son côté Jean-Paul Hellequin, président de l’association de défense de l’environnement maritime Mor Glaz.
D. S avec AFP
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