Il y a un mois, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a demandé aux entreprises de verser une prime défiscalisée de 1 000 euros à leurs employés qui continuent à travailler pendant l’épidémie. Les salariés de la grande distribution n’ont toujours pas touché d’argent supplémentaire, et certains d’entre eux s’inquiètent du fait que tous les employés n’auront pas droit à cette prime.
« Les salariés se projetaient déjà avec une prime de 1 000 euros, quel que soit leur temps de travail effectif, et là c’est la douche froide« , explique à France Info Christian Roy, délégué syndical Force ouvrière chez Auchan.
Au lieu de la prime forfaitaire promise par l’enseigne peu de temps après l’appel lancé le 20 mars par le ministre, on parle maintenant plutôt d’une prime calculée en fonction du temps de travail effectué, dont le montant n’a pas encore été arrêté par la direction du groupe.
Le fait de ne pas encore savoir ce qu’il en est suscite de nombreuses inquiétudes chez les salariés des grandes enseignes, ce qui cause des rumeurs, par exemple « que le personnel qui met en rayons de nuit chez Casino n’aura pas la prime puisqu’ils ne sont pas exposés aux clients ! Sauf qu’il y a eu des centaines de clients qui sont venus déposer leurs virus, tousser sur les produits que les salariés manipulent, donc ils sont tout à fait légitimes à toucher la prime ! », s’indigne Laurence Gilardo, déléguée syndicale FO à Casino.
Une employée du groupe Leclerc, qui a décidé de rester anonyme, témoigne de son désarroi : « On travaille tous pour la même enseigne, mais pourquoi favoriser des plateformes logistiques et non des caissières, des vendeurs à la coupe ? Pourquoi faire une sélection comme ça de telle catégorie et pas telle catégorie ? »
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