Grèce: des agriculteurs pulvérisent du lisier de porc par dessus la frontière gréco-turque pour repousser les assauts des migrants

Par Ludovic Genin
11 mars 2020 14:11 Mis à jour: 25 avril 2024 16:15

La Grèce prévoit de rallonger de 36 km la clôture renforcée le long de sa frontière avec la Turquie, afin de mieux contenir les migrants et réfugiés qui tentent de la franchir, a indiqué dimanche une source gouvernementale. En attendant, des agriculteurs grecs sont venus en aide aux militaires, en épandant du lisier de porc aux abords de la frontière.

Des dizaines de milliers de réfugiés tentent depuis une semaine de passer de Turquie en Grèce, après que la Turquie eut prévenu qu’elle ne les empêcherait plus de la faire. Une source policière a indiqué dimanche à l’AFP que des renforts de policiers anti-émeute avaient été dépêchés dans la région au cours des derniers jours, en plus de drones et de chiens policiers.

Policiers et migrants ont échangé des grenades lacrymogènes et des pierres au cours des derniers jours le long de cette frontière.  Athènes accuse la police turque de fournir aux migrants et réfugiés des pinces coupantes pour tenter de découper des passages dans la clôture frontalière.

Pour aider les militaires à lutter contre cette invasion illégale de migrants à majorité musulmane, les agriculteurs grecs ont eu l’idée d’épandre du lisier du porc (des excréments et de l’urine de porc, d’habitude utilisés pour fertiliser les sols) aux abords de la frontière gréco-turque.

Sur une vidéo publiée sur Twitter, on voit la réaction des migrants s’enfuyant des abords de la frontière, leur religion leur interdisant de manger ou de toucher du porc.

La Turquie se transforme en « trafiquant officiel » de migrants

« La Turquie en quête du soutien de l’Occident (en Syrie) se montre plus agressive, et les flux de migrants sont désormais un effet collatéral, un moyen géopolitique utilisé pour changer l’équilibre des forces », a expliqué récemment Filippa Chatzistavrou, professeure en sciences politiques à l’Université d’Athènes.

« Le mouvement est dirigé et encouragé par la Turquie », a fustigé le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas, au sortir d’une réunion de crise début mars. « La Turquie, au lieu de réduire les réseaux de passeurs de migrants et réfugiés, s’est transformée elle-même en trafiquant », a-t-il accusé.

Une rhétorique ensuite reprise par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Devant plusieurs dirigeants de l’UE, dont la présidente de la commission européenne, le chef du gouvernement a taxé Ankara de « trafiquant officiel » de migrants.

« Les personnes rassemblées à la frontière sont manipulées comme des pions dans le jeu de la Turquie pour exercer une pression diplomatique », a dénoncé le porte-parole du gouvernement grec. Le Premier ministre a accusé Ankara d’avoir « systématiquement encouragé et aidé » les migrants à entrer « illégalement » en Grèce. Athènes accuse les Turcs d’armer les migrants de grenades et de cisailles pour découper les barbelés.

« Ce problème n’est pas un problème de réfugiés et de migrants. Il constitue une menace asymétrique aux frontières de l’Est de la Grèce (…) contre notre territoire national », a dénoncé le Premier ministre grec, fustigeant la « propagande des fake news qui circulent pour cacher la vérité ».

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