« Ça fait plus de deux ans qu’on va dans le mur, aujourd’hui, ça craque de partout » : les infirmiers de bloc opératoire du CHRU de Strasbourg se sont mis en grève mardi pour protester contre leurs conditions de travail et le manque d’effectifs.
« Il manque au moins 50 Ibodes (infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État) aujourd’hui, ça se traduit par une baisse de l’activité. Certaines salles ne sont pas utilisées, l’offre de soin est largement inférieure à la demande », expose à l’AFP Christian Prud’homme, délégué FO et infirmier anesthésiste, lors d’un piquet de grève au pied de l’hôpital civil qui a rassemblé plusieurs dizaines d’infirmiers.
« Dans l’équipe de chirurgie digestive, l’équipe est réduite de moitié, l’équipe de chirurgie pédiatrique, c’est la même chose », a-t-il complété. « Ça fait plus de deux ans qu’on prévient qu’on va dans le mur, aujourd’hui, ça craque de partout. On repousse des opérations, c’est une perte de chance pour les patients ».
À l’Institut hospitalo-universitaire, une des composantes du CHRU, « on est 14 pour 27 postes, mais on nous demande de travailler comme si l’équipe était au complet », déplore Barbara Gauthier, infirmière de 50 ans.
« Il y a des répercussions sur la prise en charge des patients qui se dégrade, et sur la vie privée : on nous demande des nuits en plus, des week-ends en plus, des astreintes en plus », poursuit-elle, en évoquant le cas de collègues parties s’installer en libéral pour « exercer dans de meilleures conditions ».
Un recours massif aux intérimaires
Infirmier au service de chirurgie générale de l’hôpital de Hautepierre, autre composante du CHRU, Victor, 34 ans, dénonce le recours « massif » à des intérimaires, « impensable » il y a encore quelques années.
« Dans notre service, ça représente actuellement la moitié du personnel. Ils font les postes de jour, les horaires qui les intéressent, et les titulaires prennent les postes de nuit, assurent la continuité du service et les urgences », regrette-t-il, en précisant que le salaire horaire des intérimaires « est supérieur » à celui des titulaires.
À l’issue du piquet de grève, le cortège d’infirmiers s’est rendu à la préfecture, où une délégation devait être reçue.
Sollicitée, la direction du CHRU met en avant la difficulté à trouver des candidats pour réduire le nombre de postes vacants. Elle organise d’ailleurs des visites de ses services dans l’espoir de susciter des vocations. Des postes sont à pouvoir immédiatement pour des infirmières avec ou sans expérience, précise-t-elle.
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