Grève des étudiants : revendications d’enfants gâtés ?

Par Adélaïde Motte, Chargée d'études Diplômée en Stratégies internationales et diplomatie de l'ISIT
25 octobre 2022 17:49 Mis à jour: 25 octobre 2022 17:55

On connaissait la grève des raffineurs deux fois mieux payés que les Français, la grève des cheminots ultra-privilégiés, découvrons la grève des étudiants.

L’Assemblée générale de l’Université Paris 8, sise à Saint-Denis, a voté les revendications suivantes : indexer les salaires, bourses et minimas sociaux sur l’inflation, puis les augmenter de 400 euros, sans que l’on sache bien d’ailleurs d’où vient ce chiffre. Ensuite, fin de toutes les politiques de sélection dans les universités, parce que tout le monde a le droit, non seulement de faire des études gratuites, mais en plus de les réussir sans effort. Enfin, création d’un revenu étudiant, à hauteur du SMIC, financé par les grandes fortunes, afin que les étudiants n’aient pas besoin de travailler.

Les cours d’économie manquent décidément à la jeunesse. Ce « SMIC étudiant » coûterait chaque mois cinq milliards d’euros aux grandes fortunes, qui seraient encouragées à quitter un pays trop spoliateur, ce qui réduirait les recettes de l’État. Si les étudiants, simplement par leur statut, recevaient une rémunération, ils ne feraient pas l’apprentissage de la vraie vie. En revanche, ils retiendraient très bien que, pour le modique effort de quelques heures passées sur les bancs d’un amphi, pour une formation que, par ailleurs, ils ne paient pas ou si peu, ils perçoivent une rémunération amplement suffisante pour leurs besoins quotidiens et leurs loisirs. Une habitude de la facilité qui risquerait de leur coûter cher, une fois sur le marché du travail.

Au lieu de multiplier les aides qui déconnectent leurs bénéficiaires de la réalité et du coût des prestations, le Gouvernement devrait prendre le chemin inverse : privatiser les études supérieures en favorisant les prêts étudiants et le travail annexe, baisser ainsi la dépense publique et réduire d’autant les impôts. Les Français profiteraient ainsi d’une excellente et précoce leçon non seulement sur le coût de la vie, mais aussi sur les bénéfices du marché et de la méritocratie.

Article écrit par Adélaïde Motte, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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