Griffintown se situe en plein cœur de la zone définie comme étant le Quartier de l’Innovation (QI) de Montréal, qui s’étend dans l’arrondissement du Sud-Ouest, autour du canal de Lachine dans les quartiers de Pointe-Saint-Charles, Petite-Bourgogne et Saint-Henri. Actuellement, cela représente déjà 20 000 emplois dans quelque 350 entreprises.
• 3 universités : ÉTS, McGill et Concordia
• 350 entreprises
• 20 000 emplois
• 7000 étudiants à l’ÉTS
• 6 milliards de dollars d’investissement du privé
• des centaines de millions de dollars dans des projets universitaires
Entretien avec Damien Silès, directeur général du QI.
Epoch Times (E.T.) : Qu’est-ce que le QI et que va-t-il devenir?
Damien Silès (D.S.) : Ce que nous voulons faire, c’est une Silicon Valley made in Montréal, avec le savoir-faire universitaire de Montréal, première ville étudiante au niveau du Canada – 220 000 étudiants – , et le savoir-faire sur quatre points très importants qui sont : l’industriel-économique, socio-culturel, urbanisme ainsi que formation et recherche. Le quartier de l’innovation est un écosystème qui a été mis en place officiellement en mai 2013 par deux membres fondateurs qui sont l’université McGill et l’École de Technologie Supérieure (ÉTS) de Montréal. Depuis peu, Concordia vient de se joindre à ce quartier de l’innovation.
E.T. : Pour quelles raisons le QI s’est-il installé à cet endroit et pas ailleurs?
D.S. : C’est très simple : c’est simplement des infrastructures universitaires qui existaient déjà auparavant. Et donc ce n’est pas la création de Griffintown qui a fait que le quartier est né. Le quartier est né bien avant 2013 parce que les universités étaient déjà présentes, parce qu’il y avait un désir et un investissement universitaire qui étaient présents auparavant.
E.T. : Qu’est-ce qui distingue Montréal des autres grandes villes dans le monde qui ont un quartier de l’innovation?
D.S. : Il y a des dizaines de villes comme Barcelone, New York, Berlin, Boston, Toronto qui ont des quartiers de l’innovation. Il y a trois choses qui sont importantes : la première, c’est qu’on travaille essentiellement une zone de vie et non pas une zone industrielle ou une zone commerciale où on vient le matin et on part le soir. On y vient, on y reste, on y dort, on y mange, on y boit, on y travaille, on y étudie et on y transite pour aller vers les ponts. Et ça, c’est quelque chose d’assez rare, parce que d’habitude c’est toujours excentré par rapport au centre-ville et ce sont toujours des zones industrielles.
Le deuxième point, je vous ai parlé des quatre piliers : socio-culturel, industriel-économique, urbanisme ainsi que recherche et formation. La majorité des autres villes ont la pyramide de Maslow avec la base qui est l’économie, l’industriel qui est plus important. Montréal est différente parce qu’elle a ses quatre piliers, ce n’est pas une pyramide : c’est un carré de Maslow. C’est très important parce que ça nous permet d’avoir une qualité de vie, ce qui est essentiel. L’importance pour chacun de ces piliers est identique.
La troisième chose, c’est que pour la majorité de ces villes, ça a été une volonté politique pour mettre ça en place. Montréal est une des seules où ça a été une volonté universitaire.
E.T. : Qu’est-ce que cela représente en termes d’investissement?
D.S. : C’est surtout déjà un investissement humain, c’est ça la chose la plus importante. D’être capable, lorsque vous venez vous installer, d’avoir un écosystème, un quartier qui est humanisé, qui vous permet de vous retrouver et d’attirer par exemple les générations Y [note : les générations Y regroupent des personnes nées entre le début des années 1980 et le début des années 2000] qui veulent une qualité de vie. Ce n’est pas uniquement des milliards de dollars qui vont faire que vous allez vouloir vivre dans un endroit, c’est simplement la qualité de vie. Naturellement, il y a l’infrastructure, mais il y a aussi tout l’apport structurel et tout ce qui existe à côté pour être capable de le faire. Bien souvent, c’est surtout un développement humain en parallèle à un développement financier qui est important.
E.T. : Et en termes d’investissement en argent?
D.S. : Actuellement, dans le quartier de l’innovation, on parle de six milliards de dollars d’investissement du privé, des centaines de millions de dollars des universités dans des projets universitaires, provenant des trois universités, et de l’argent du municipal avec les PPU qui ont été faits.
E.T. : Parlez-nous du grand projet de l’année : la conversion de l’ancien planétarium.
D.S. : Les travaux débutent au printemps. L’idée, c’est d’en faire une maison de l’innovation, un hub de créativité pour redonner autant aux citoyens qui y habitent qu’aux étudiants qui y étudient et qu’aux travailleurs qui y travaillent, la possibilité de récupérer l’ensemble du savoir-faire et de créer une place de l’innovation. Au rez-de-chaussée, ce sera un hall de conférences nationales et internationales; à l’étage, dans la rotonde (ce qui est rond), ça va être un hub de créativité dans lequel on va pouvoir recevoir des entreprises, on va pouvoir donner des services, être capable de travailler ensemble avec les gens qui veulent, et garder les talents surtout.
Pour en savoir davantage : www.quartierinnovationmontreal.com
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